Les médecins libéraux font grève pour demander le retrait du projet de loi de santé qui doit être étudié au printemps à l’Assemblée. L’élément qui heurte particulièrement les médecins est la généralisation du tiers payant. Cette généralisation est accusée par les grévistes de tous les maux: elle provoquerait des retards de paiements pour les médecins et l’absence de coût pour les patients encouragerait le recours à un médecin.
Pour Europe Ecologie Les Verts, le problème ne vient pas de la généralisation du tiers payant mais du problème de fond de la rémunération des médecins. Le tiers payant consiste en effet à ne pas faire payer au patient la consultation. Similaire au système mis en place dans la quasi-totalité des pharmacies depuis longtemps, il permet de favoriser l’accès aux soins pour les personnes le plus en difficultés financièrement qui sont les premières aujourd’hui à renoncer aux soins pour des raisons économiques. Sur ce point la position d’EELV est claire : le système de soins doit être organisé de telle sorte que nul ne renonce à une consultation pour raison économique. Pour cette raison, la généralisation du tiers payant est indispensable. C’est d’ailleurs le cas en Belgique depuis 1963, preuve s’il en était besoin qu’une évolution dans le paiement des soins est urgente en France.
Les médecins doivent par ailleurs être remboursés dans des délais raisonnables. Mais ceci n’est qu’un problème administratif que la ministre doit pouvoir régler.
Enfin, la revalorisation des consultations n’a pas été faite depuis longtemps et le secteur 2 constitue une sorte de dérivatif permettant aux médecins d’augmenter leurs rémunérations sans quel cela ne soit généralisé ni ne pèse sur le budget de la sécurité sociale. Toutefois cette solution n’en est pas une sur le long terme et donc la question des honoraires doit être posées en tant que telle.
Au delà EELV appelle à une refonte du système de santé français. En l’état, il pousse à la surconsommation et il est centré sur les soins et non la prévention. EELV rappelle que la seule véritable manière durable de réduire les budgets et les déficits de la sécurité sociale consiste à faire en sorte que les personnes ne tombent pas malades et pour ce faire, la prévention et l’approche santé-environnement sont des axes à développer de manière impérative. Les épidémies de maladies chroniques ne sont pas spontanées : elles sont malheureusement intimement liées à nos modes de vie et à la qualité de nos environnements.
EELV souhaite que ces questions et propositions puissent être discutées dans le cadre du débat sur le projet de loi santé publique.
Sandrine Rousseau et Julien Bayou, porte-parole nationaux