Quel niveau réel de maîtrise de la situation ont l’industriel Lubrizol, les services de secours et les autorités locales ? Quel est le degré de dangerosité du gaz mercaptan, notamment pour les riverains du site puisque les scientifiques assurent qu’il est « toxique par inhalation » à certaines concentrations, et notamment pour les personnes fragiles ? Quelle confiance au total accorder à la communication déployée depuis 24 heures, qui assure que ce gaz est « non toxique » mais qu’il provoque maux de tête et nausées ? Voilà quelques-unes des questions que pose Europe Écologie Les Verts.
EELV s’étonne ainsi que, plus d’une journée après les premiers constats, l’incident de l’usine Lubrizol à Rouen ne semble toujours pas maîtrisé. La fuite s’étant produite sur un site faisant l’objet d’un classement Seveso seuil haut, le déploiement du plan particulier d’intervention (PPI) aurait dû assurer une batterie de mesures autrement rassurantes et efficaces. EELV fait toute confiance aux services de l’État, et à la mobilisation de la ministre de l’Écologie Delphine Batho, pour que les décisions qui s’imposent soient dorénavant prises avec la plus grande célérité, notamment pour préserver la santé des populations.
EELV exige cependant que toute la lumière soit faite sur les conditions de ce grave incident. Il faudra veiller à ce que soient effectivement menées des investigations très sérieuses quant aux origines et aux responsabilités de cet incident.
Plus largement, ce sont les conditions du fonctionnement de l’industrie qui sont mises en question, notamment en milieu urbain. L’industrie française doit pouvoir exercer ses activités dans des conditions de haute sécurité, et dans la plus grande transparence vis-à-vis des autorités et des populations, conditions qui ici, encore une fois, ne semblent pas forcément réunies.
Jean-Philippe MAGNEN, porte-parole