Le Fonds vert pour le climat, acté à Copenhague lors de la COP en 2009, a été conçu comme un réseau mondial assurant la plus grande partie du financement à des fins climatiques. Il s’agit d’un mécanisme de transfert financier qui devrait permettre de distribuer 100 milliards de dollars d’aide que les pays développés se sont engagés à mobiliser annuellement en faveur des pays en développement d’ici 2020. La moitié de ce budget servira à financer des mesures d’adaptation (comme par exemple des meilleurs mécanismes contre les inondations, des plans d’action contre les sécheresses..) et l’autre moitié servira à aider les pays en développement à réduire leurs émissions, en « décarbonisant » progressivement leurs infrastructures les plus polluantes.
Le mois dernier, la conférence des donateurs qui s’est tenue à Berlin a permis à de nouveaux gouvernements de s’engager financièrement via ce Fonds. C’est le cas de la Norvège, qui a annoncé il y a quelques jours qu’elle verserait 230 millions au Fonds vert pour le climat, une excellente nouvelle !
Ce Fonds frôle aujourd’hui les 10 milliards de dollars, ça ne suffit pas ! Il nous faut prendre conscience que derrière la question du financement climat, se cache un enjeu politique très fort qui détermine le niveau de confiance entre les différentes parties, essentielle pour la conclusion d’un accord global ambitieux à Paris l’année prochaine. Il nous faut donc un processus clair, transparent et généreux. Le minimum serait d’atteindre les 15 milliards de dollars avant la fin de l’année pour assurer la crédibilité de ce nouveau mécanisme et envoyer un signal fort aux futurs bénéficiaires. Aujourd’hui, les engagements financiers sont encore trop timides et le fonctionnement comporte beaucoup de zones d’ombres.
D’autre part, les Verts regrettent que l’Union européenne soit incapable de parler d’une seule voix, en mettant sur la table un une enveloppe financière européenne ambitieuse, plutôt que des engagements individuels fait par les Etats membres.
Enfin, nous exigeons que l’argent débloqué via le Fonds vert pour le climat serve à soutenir des projets verts et une transition énergétique durable dans les pays en développement et surement pas des technologies thermiques alimentées au charbon ! La mise en place d’une « liste d’exclusion », comme demandé par les pays du sud il y a quelques mois, permettrait de s’assurer que l’ensemble des projets financés par le Fonds soit environnementalement et socialement justes.
C’est tous ces éléments réunis qui permettront de poser des bases de négociation fortes, ici, à Lima, afin de s’assurer que Paris soit un succès mondial, politique et climatique, nous permettant de limiter notre réchauffement climatique à un seuil vivable.