Europe Écologie – Les Verts s’insurge contre la décision du Premier ministre de s’opposer au fonds d’indemnisation des victimes de pesticides.
Depuis 2012, la maladie de Parkinson est reconnue comme maladie professionnelle liée à l’utilisation des pesticides. Il en va de même depuis 2015 pour le lymphome non hodgkinien. Ces reconnaissances sont le fruit de longs combats des personnes concernées pour faire valoir leurs droits : agriculteur-es, ouvrier-es agricoles, etc.
Pour répondre à ces situations d’empoisonnement professionnel subi, le Sénat votait en février dernier la proposition de loi portant création d’un fonds d’indemnisation des victimes des pesticides.
Un vote qui n’a pas empêché Edouard Philippe de refuser cette semaine la mise en place de ce fond, soutenu par la ministre de la santé, Agnès Buzyn, qui justifie ce choix en osant déclarer que faire payer les industriels reviendrait à les dédouaner de leurs actes. La réalité est pourtant toute autre : la priorité du gouvernement est à la défense des intérêts financiers des grands industriels au détriment des victimes, invisibilisant de fait l’impact des pesticides. Un cercle vicieux criminel pour des millions de personnes.
Europe Écologie – Les Verts soutient les agriculteurs et les familles mobilisé-es contre la décision du premier ministre et en appelle à un sursaut de l’État qui ne peut laisser pour compte les victimes.
La prise en charge des maladies liées aux pesticides est actuellement assurée par les pouvoirs publics, donc financée par l’impôt, alors que les responsables de ces maladies, les firmes qui commercialisent sciemment des produits à haute dangerosité, continuent à prospérer. De leur côté les agriculteurs sont très mal indemnisés même en cas de reconnaissance de ces maladies comme maladies du travail. Ils et elles subissent alors la double peine de la maladie et d’un niveau de vie réduit en-deça des minima sociaux. Une situation inacceptable pour les écologistes.
Alors que les produits Monsanto, Bayer et cie bénéficient de mises sur le marché dérogatoires, en Europe comme en France, malgré l’accumulation de preuves et d’affaires, nature et agriculteurs continuent à pâtir de leurs poisons. Pour EELV, c’est aux industriels, responsables d’avoir commercialisé des produits responsables de pathologies graves pendant des décennies, d’en assumer le coût. Le gouvernement a pour mission de protéger les français-es et ne cesse de faillir à sa mission : principe empoisonneur-payeur doit s’appliquer.
Julien Bayou et Sandra Regol, porte-parole nationaux