Les deux hauts-fourneaux de l’aciérie de Florange sont mis à l’arrêt définitivement par leur propriétaire, ArcelorMittal, et ce sont 629 emplois qui disparaissent. Après la fermeture de Gandrange en 2009, le désastre social se poursuit en Moselle et plus largement en Lorraine, une région très affectée par la fermeture des sites sidérurgiques. Pour les eurodéputés EELV Sandrine Bélier et Karima Delli, la multinationale agit sans aucune éthique sociale. Après avoir exigé des aides publiques, elle licencie et ne réalise pas les investissements promis.
Combien d’abattements fiscaux, d’aides financières à l’emploi et à la recherche, de droits d’émissions de CO2 gratuits ? Ces dernières années, les entreprises sidérurgiques européennes ont reçu de nombreuses subventions publiques pour soutenir leur activité frappée par la crise économique. Malgré ces subventions, ArcelorMittal continue de fermer les hauts-fourneaux en Lorraine, mais aussi en Wallonie. Des milliers d’hommes et de femmes se retrouvent ainsi au chômage et leur compétence à la porte de l’entreprise.
- Menace de délocalisations
Pour les eurodéputés EELV, l’Union européenne doit tenir compte des stratégies de restructuration des entreprises qui tirent profit de ses différents fonds (fonds structurels ou d’ajustement à la mondialisation) et s’assurer que les emplois et les salariés seront sauvegardés en priorité. « Les responsables politiques ont un rôle à jouer face aux multinationales qui opèrent des licenciements boursiers et délocalisent pour réduire les coûts, augmenter les profits des actionnaires et plaire aux agences de notation, au mépris des normes sociales et environnementales », estimait l’eurodéputée EELV Karima Delli, membre de la commission Emploi du Parlement européen, lors de la fermeture des hauts-fourneaux à Liège en Belgique, à l’automne 2011.
La menace des délocalisations a déjà trop pesé sur les salariés ! Pour assurer le dynamisme économique, la sauvegarde et la transition écologique du secteur industriel, « c’est aussi au niveau européen que nous pouvons agir », poursuit Sandrine Bélier, élue dans le Grand Est. Un cadre commun pour orienter le développement industriel devrait être proposé par la Commission européenne. Il faut repenser complètement les politiques d’investissements et de fiscalité au sein de l’UE. Une politique fiscale intégrée avec des taux réellement harmonisés doit être instaurée pour mettre fin à la concurrence fiscale entre les Etats-membres.
- Reprise de Florange
Alors qu’à Liège en 2011, le géant de l’acier avait refusé de céder ses installations, il vient d’accorder deux mois à la France pour retrouver un repreneur. La balle est dans le camp des pouvoirs publics : avec les investissements adaptés, en éco-production, en formation, en innovation technologique, il y a un avenir pour le site de Florange et pour les travailleurs qui le font vivre.
La désindustrialisation de l’Europe n’est pas une fatalité imposée par la mondialisation. Il faut relancer l’activité avec de nouveaux débouchés, comme l’éolien, les tramways et les réseaux ferroviaires trans-européens de demain. « J’ai été témoin d’une reconversion industrielle aux Etats-Unis, se souvient Sandrine Bélier. Le cas de Braddock doit nous servir d’exemple : cette ville économiquement sinistrée est redevenue un modèle de développement économique en réorientant sa production d’acier vers les énergies éoliennes et durables. Pourquoi pas Florange ? »
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Une réflexion au sujet de “Florange : préservons les emplois de la sidérurgie en France et en Europe”
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La sidérurgie Française est malade depuis le premier choc pétrolier en 1974 (comme les autres sidérurgies Européennes d’ailleurs).
On estime à plus de 100 milliers d’euros les sommes injectées par l’état depuis 1974… et ce n’est pas fini puisque sans mines de fer ni mines de charbons la production d’acier liquide n’a pas de sens en autre sauf celui de stratégie militaire d’indépendance en matière de fabrication d’armes… mais c’est là une analyse d’un autre temps !
L’état doit définitivement se retirer de ce piège… en privatisant cette industrie l’état a profité d’une bulle passagère pour se débarrasser de ce gouffre financier qui coûte plus qu’il ne rapporte. Et il fallait le faire avant l’arrivée de la pire crise économique depuis l’après-guerre.
Depuis des années tout le monde sait qu’il fallait se désengager de la fabrication d’acier liquide et se consacrer à la transformation des métaux et à la diversification économique.
Imaginez un peu si nous avions consacré ces 100 milliards d’Euros à réorienter l’économie de nos bassins d’emplois ?
Tous auraient aujourd’hui un boulot dans un secteur plus porteur.
C’est ce qu’à fait l’Allemagne dès 1974 et fermant directement des bassins entiers et en consacrant ses ressources à la réindustrialisation des régions touchées.
Le problème c’est qu’aujourd’hui les caisses de l’état son vides et que le privé a le choix entre courir à la faillite dans les 2 ans qui viennent ou adapter les moyens de productions à la demande réelle d’acier en Europe.
On estime qu’en 2012 les excédents de capacité en Europe sont de 65 millions de tonnes d’acier !!… soit l’équivalent de 16 sites sidérurgiques de la taille de Dunkerque ou de Fos.
Mais nous avons un autre gros problème en France… c’est de vouloir défendre le statu-quo à tout prix !
Continuer à produire comme en 1970 même sans clients et dépenser une énergie folle à trouver des coupables : l’état – les patrons – les actionnaires – les…
La vérité n’est jamais si simple… le monde change et l’homme n’a pas la puissance de l’empêcher et la nature nous montre bien que ne survivent que ceux qui savent s’adapter et pas ceux qui résistent jusqu’à la mort.
Alors ?
On cesse de faire l’autruche et on consacre notre énergie à « s’adapter » plutôt que de faire griller des saucisses aux braseros de nos piquets de grèves ?
Il est peut-être même déjà trop tard….