Médiapart révèle aujourd’hui l’existence d’un rapport dans lequel un fonctionnaire de police reconnait avoir utilisé son lanceur de balles de défense au moment où Jérôme Rodrigues a été blessé. Pourtant, pendant plusieurs jours, les ministres Castaner et Nuñez ont indiqué ne pas avoir d’éléments en ce sens.
L’usage du LBD comme la chaîne de commandement sont manifestement défaillants. L’arme n’a pas été utilisée dans le respect de la procédure blessant Jérôme Rodrigues au visage et lui faisant perdre un œil. Cette mutilation insupportable vient s’ajouter à la liste des centaines de blessés graves recensés depuis plusieurs mois liés à ces LBD ainsi qu’aux grenades dites de désencerclement.
Cette situation est intolérable et menace le droit même de manifester.
L’usage de ces armes fait partie d’une stratégie inefficace de maintien de l’ordre, conduisant en réalité à l’escalade des violences. Les responsables de l’utilisation non-réglementaire de ces armes doivent faire l’objet d’une enquête. La hiérarchie doit assumer les conséquences des ordres données aux policiers. Le maintien de l’ordre doit être complètement revu. D’autres pays européens se passent très bien de ces armes et ont un maintien de l’ordre plus efficace, fondé sur des stratégies éprouvées de désescalade, qui ne mutile pas les manifestant-e-s.
Le Conseil d’État venant d’en valider l’usage, il revient désormais au gouvernement de prendre la décision retirer les LBD et les grenades de l’armement de la police.
Pour les écologistes, la désescalade de la violence est une condition indispensable à un débat serein et démocratique.
Julien Bayou et Sandra Regol, porte-parole nationaux