L’apport essentiel du féminisme est de poser comme essentielle la problématique de la domination des sexes et ses conséquences.
Le mouvement féministe a bouleversé en profondeur les rapports entre les hommes et les femmes et changé la vie en trente ans, bien plus qu’au cours des deux siècles écoulés.
Les femmes ont une tradition de luttes pour leurs droits.
Les luttes menées par les féministes radicales des années 1970 ont permis d’obtenir des lois reconnaissant aux femmes le droit à la contraception et à l’IVG, puis le viol comme crime, la parité entre les femmes et les hommes dans les postes de décision ;ainsi que de femmes travaillant dans les institutions et de femmes élues.
Grâce à leurs luttes collectives, lors des mouvements sociaux, mondiaux( FSE, FSM…) contre les violences et la pauvreté envers les femmes, les féministes ont contribué à ouvrir de nouveaux espaces de liberté pour l’ensemble des femmes. Des avancées importantes ont eu lieu pour les femmes, mais, rien n’est jamais acquis définitivement. Dans la période actuelle, non seulement l’égalité est en panne, mais de nouveaux facteurs de blocages et de résistances sont apparus liés à l’offensive néolibérale qui préserve et réactive la société patriarcale.
Au niveau national : que les femmes soient salariées, chômeuses ou retraitées, elles sont en première ligne des reculs sociaux. Les études le confirment : pauvreté et précarité se conjuguent au féminin. Sur le plan professionnel, voici le retour en force de la vieille idée du salaire d’appoint qui s’avère être une aliénation supplémentaire.
Nous proposons donc dépasser donc les approches technocratiques trop souvent de type économistes d’addition des inégalités car elles ne sont pas toutes de même portée.
L’emploi, l’inégalité de salaires, des revenus dignes, les structures d’accueil de la petite enfance et des personnes âgées conformes aux besoins, la répartition égalitaire des tâches domestiques et familiales, les mesures à prendre contre les violences restent des questions décisives pour l’avenir des femmes et pour leur autonomie auxquelles EELV doit répondre.
Au niveau international : nous assistons à une légitimation du néo-libéralisme présenté par ses tenants comme un progrès, notamment pour les femmes, au prétexte qu’il leur permettrait un plus grand accès au marché et donc entraînerait une certaine égalité des sexes. Bien au contraire, les dégâts causés par la mondialisation néolibérale sapent cette rhétorique, puisque la situation qu’elle fait aux femmes des pays du Tiers-monde, comme aux femmes immigrées et réfugiées, dévoile un durcissement des rapports sociaux de sexe et des rapports d’exploitation » qui fait « naître des résistances importantes de mouvements sociaux progressistes et alternatifs à l’échelle planétaire qui tentent de s’opposer à l’expansion néolibérale, en Amérique Latine, en Afrique.
Qu’elle est notre approche du féminisme aujourd’hui à EELV ?
Presque tous les partis de gauche revendiquent l’égalité entre les hommes et les femmes, et même le féminisme. Cependant, pour la plupart, la domination masculine n’est pas pensée comme une question politique. Tout en affichant un accord de principe avec le féminisme, elles continuent de traiter les femmes comme une « catégorie ». Ainsi, les droits des femmes relèvent du domaine du social.
Se prononcer en faveur du féminisme ou de la parité, ne suffit pas, il faut aller au-delà de l’effet d’annonce et d’un accord formel avec le féminisme. Il s’agit d’intégrer le féminisme comme grille de lecture, de penser et d’agir la transversalité du féminisme ? Dire l’oppression, nommer les inégalités de sexe, c’est déjà reconnaître qu’elles ne sont pas naturelles, mais structurelles au système patriarcal que renforce le capitalisme et le néolibéralisme; c’est donc se donner les moyens d’agir sur ce système pour le changer radicalement.
Réaffirmation du besoin d’avancer dans la construction d’alternatives face aux crises économique, écologique et sociale.
Réaffirmation de la condamnation de toutes les formes de violences, trafic de femmes et de jeunes filles, violences physiques (mutilations, viols, prostitution forcée) notamment utilisées comme arme de guerre.
Réaffirmation de la lutte contre l’accaparement et la colonisation des terres des paysannes et paysans par des entreprises multinationales.
Réaffirmation au Nord comme au Sud que la lutte des femmes s’inscrit au cœur du combat altermondialiste et constitue une force vive dans le réseau international de résistance à la marchandisation.
Monique Dental et Françoise Kiéfé
Une réflexion au sujet de “Féminisme et Écologie politique: des pratiques alternatives”
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Bonjour
Dans le cadre de la campagne électorale, je voulais savoir quelle serait votre position sur les retraites.
Ayant atteint le nombre de trimestres nécessaires au 31/12/2011, pour une retraite à taux plein, je suis containte par l’âge de travailler encore 5 ans sans aucune contre-partie financière. Mon cas n’est pas unique, je suis de 1954, les grandes oubliées de cette réforme inique.
j’ai bien aimé les interventions d’Eva Joly et pourtant je suis une électrice plutôt de gauche…. PS.
Merci de me donner votre position.