Tous les deux ans, le WWF étudie l’impact des activités humaines sur la nature à travers l’étude Planète vivante. Cette année, juste après le rapport du GIEC et l’étude de l’OMS sur la mortalité des enfants liée à la pollution, cette étude sonne une alarme plus puissante encore qu’à l’accoutumée.
En un peu plus de 40 ans, l’activité humaine, l’industrialisation de l’agriculture, l’expansion urbaine, l’extraction des ressources fossiles et des minerais, combinés à l’inaction des gouvernements pour la protection de la nature ont conduit à la perte de 60% des espèces sauvages sur la terre. Un constat qui sonne l’évidence : l’être humain est en train d’enclencher la sixième extinction de masse des espèces, œuvrant donc à sa propre disparition si rien ne change rapidement. Au bout du chemin que trace notre modèle « de développement », c’est l’effondrement du vivant et de l’humanité.
Car la disparition du vivant a pour effets de diminuer la biodiversité, fragiliser les écosystèmes, et de générer un effet boule de neige qui contribue à détruire les éléments naturels qui non seulement atténuent le changement climatique, mais sont aussi des outils d’adaptation face à la pollution et aux évènements climatiques violents : océans, forêts, zones humides, etc.
Pour Europe Écologie – Les Verts, le temps n’est plus aux discours mais à l’action : le monde doit se doter d’objectifs ambitieux de préservation de la nature, pour sauver les écosystèmes et les espèces qui les habitent, et tout mettre en œuvre pour les atteindre. Cela passe des changements dans l’agriculture et une réduction des ressources naturelles que nous utilisons, ainsi que par l’atténuation du changement climatique, c’est à dire la fin de la consommation des hydrocarbures.
Les politiques économiques et les accords internationaux, comme ceux sur le commerce, ne devraient plus primer sur toute autre considération, mais au contraire, se conformer à la nécessité de sauver ce qui peut encore l’être. Il n’y a plus de richesse dans une planète où le vivant aurait disparu : oublions le culte de la croissance.
En France, l’absence de réaction gouvernementale, son silence sur ce rapport, vient illustrer l’inaction écologique du gouvernement dénoncée aussi bien par les partis politique que les citoyen·ne·s et les ONG. Les actions en justice contre cette inaction criminelle se multiplient et constituent aujourd’hui, en supplément de l’action politique et des actions individuelles et des mobilisations collectives comme celles de 8 septembre et 13 octobre, les principaux leviers de révolte face à l’inaction coupable de nos dirigeants.
Julien Bayou et Sandra Regol, porte-parole nationaux