Lettre ouverte à Bernard Kouchner
Ministre des Affaires étrangères
Monsieur le Ministre, Cher Bernard,
Après la décision des pays de l’espace Schengen de dispenser de visa les Bosniaques et les Albanais qui souhaitent rentrer dans l’Union Européenne, je me permets de te faire part de mes interrogations. Ces dernières ne portent pas sur cette décision que je trouve tout à fait juste, mais sur l’attitude de la France dans cette négociation. Si les informations dont je dispose sont exactes, je comprends que la France était un des pays qui s’opposaient à la levée du devoir de visas et qu’elle n’y a finalement consenti qu’après l’introduction d’une disposition permettant de suspendre à tout moment l’exemption.
Compte tenu de ton histoire politique et humanitaire, je dois dire que j’ai du mal à croire que tu aies pu, au nom de la France, te battre contre l’exemption de visa pour les Albanais et les Bosniaques. J’ai du mal à croire que tu puisses, alors que les Serbes disposent déjà de cette exemption, entraver l’acquisition de ce droit pour les Bosniaques et les Albanais. J’ai du mal à croire que tu puisses vouloir refuser à des étudiants de Bosnie de venir prendre une bouffée d’oxygène en Europe, que tu puisses avoir oublié que les accords de Dayton rendent la vie des Bosniaques impossible, que tu puisses être à ce point aligné sur les positions du Ministre de l’Intérieur.
Bernard, je refuse de penser que tu souscrits sincèrement à l’argumentaire, digne de la Ligue Lombarde, selon lequel les exemptions de visa pour les Bosniaques et les Albanais pourraient engendrer le chaos dans l’Union Européenne. Au nom de ton histoire politique, tu dois dire ce qu’il s’est passé, tu dois faire la lumière sur cette position du gouvernement français.
Bruxelles, 9 Novembre 2010
Daniel Cohn-Bendit
P.S. : On se voit à la remise du prix Nobel à Stockholm ? Ça serait vraiment sympa. Dany
Ministre des Affaires étrangères
Monsieur le Ministre, Cher Bernard,
Après la décision des pays de l’espace Schengen de dispenser de visa les Bosniaques et les Albanais qui souhaitent rentrer dans l’Union Européenne, je me permets de te faire part de mes interrogations. Ces dernières ne portent pas sur cette décision que je trouve tout à fait juste, mais sur l’attitude de la France dans cette négociation. Si les informations dont je dispose sont exactes, je comprends que la France était un des pays qui s’opposaient à la levée du devoir de visas et qu’elle n’y a finalement consenti qu’après l’introduction d’une disposition permettant de suspendre à tout moment l’exemption.
Compte tenu de ton histoire politique et humanitaire, je dois dire que j’ai du mal à croire que tu aies pu, au nom de la France, te battre contre l’exemption de visa pour les Albanais et les Bosniaques. J’ai du mal à croire que tu puisses, alors que les Serbes disposent déjà de cette exemption, entraver l’acquisition de ce droit pour les Bosniaques et les Albanais. J’ai du mal à croire que tu puisses vouloir refuser à des étudiants de Bosnie de venir prendre une bouffée d’oxygène en Europe, que tu puisses avoir oublié que les accords de Dayton rendent la vie des Bosniaques impossible, que tu puisses être à ce point aligné sur les positions du Ministre de l’Intérieur.
Bernard, je refuse de penser que tu souscrits sincèrement à l’argumentaire, digne de la Ligue Lombarde, selon lequel les exemptions de visa pour les Bosniaques et les Albanais pourraient engendrer le chaos dans l’Union Européenne. Au nom de ton histoire politique, tu dois dire ce qu’il s’est passé, tu dois faire la lumière sur cette position du gouvernement français.
Bruxelles, 9 Novembre 2010
Daniel Cohn-Bendit
P.S. : On se voit à la remise du prix Nobel à Stockholm ? Ça serait vraiment sympa. Dany