Les cris d’alarme se sont multipliés pour dénoncer la précarité des artistes-auteur·trice·s et l’absence de statut à l’occasion de nombreuses manifestations récentes : Plume pas mon auteur ! au Salon jeunesse de Montreuil, #Payetonauteur au Salon du livre, boycott des dédicaces au festival de la Bande Dessinée d’Angoulême, expression syndicale lors de la cérémonie des Victoires de la musique. Écrivain·e·s, scénaristes de films ou de séries, auteur·trice·s de livres ou de BD, illustrateur·trice·s, graphistes, photographes, plasticien·ne·s… ils sont environ 270 000 à cotiser actuellement en tant que tel au régime général et à réclamer leur part du gâteau !
Ces revendications interviennent à un moment où le secteur culturel fait face à des bouleversements majeurs, notamment en raison de la dématérialisation. Pourtant, les artistes-auteur·trice·s sont un maillon essentiel de la création culturelle, et méritent donc l’attention des pouvoirs publics.
Europe Écologie Les Verts salue le rapport remis par Bruno Racine au ministre de la Culture. Il s’agit d’une avancée pour la reconnaissance des artistes-auteur·trice·s par les pouvoirs publics. Il reste cependant à agir concrètement pour l’ensemble de la profession et la création.
Ce rapport souligne que 60 millions d’euros de droits d’auteurs collectés par les organismes de gestion collective pourraient être réorientés vers le financement des syndicats d’artistes-auteur·trice·s. Parmi les recommandations, nous notons la création d’une délégation spécifique aux artistes-auteurs·trices au ministère de la Culture pour permettre de coordonner les politiques transversales comme l’éducation artistique et culturelle.
Nous partageons avec l’ensemble de la profession le sentiment que les revendications ont été entendues, les problèmes intelligemment analysés et que les propositions du rapport Racine sont de nature à pouvoir redonner leur dignité aux auteurs et aux autrices. Cependant, nous partageons également la déception face aux annonces timorées du ministre de la Culture, notamment en matière de représentativité au sein des organisations professionnelles et du Conseil supérieur de la propriété littéraire et artistique.
Enfin, l’absence de détermination d’un taux de référence de rémunération proportionnelle selon les secteurs risque de placer les artistes-auteurs dans un rapport de force défavorable. Europe Écologie Les Verts soutient ainsi les demandes de la Ligue des auteurs professionnels comme l’augmentation des pourcentages de droits à 10 % minimum, ou la rémunération des auteurs·trices pour les dédicaces dans les festivals
Europe Écologie Les Verts appelle également à repenser la structure de la chaîne du livre et ses méthodes, qui valorisent la surproduction et le flux de livres avant toute chose. Ce système invisibilise les titres qui sortent, affectant directement les ventes et le niveau de vie des auteurs. Il implique également des transports et des destructions d’ouvrages massifs, qui induisent un bilan environnemental lourd.