1er décembre 2013
Journée mondiale de lutte contre le SIDA
En cette Journée mondiale de lutte contre le SIDA, nous sommes toujours face à l’une des plus graves épidémies connues à ce jour.
En France, la relative stabilisation des nouvelles infections au VIH et la diminution spectaculaire du nombre de décès ne doivent pas nous faire oublier que le nombre de personnes vivant avec le VIH (150 000) n’a jamais été aussi élevé. On compte encore chaque année près de 6500 nouvelles contaminations détectées, dont près de la moitié en Ile-de-France, notamment chez les homosexuels, les femmes et les migrant-e-s.
Pourtant, alors qu’une bonne prise en charge médicale permet de vivre avec le VIH et de fortement réduire les risques de nouvelles contaminations, l’accès aux soins reste entravé par les franchises médicales et le déremboursement des médicaments dit « de confort ». Les personnes séropositives subissent de nombreuses discriminations liées à leur état de santé, jusque dans le système de soin.
Dans le monde, on dénombre 2,5 millions de nouvelles contaminations chaque année, et 1,6 millions de décès. Quand le virus est détecté, l’accès aux soins reste encore aléatoire du fait du coût des médicaments. Les multinationales largement bénéficiaires de l’industrie pharmaceutique entravent toujours la production de médicaments génériques, au détriment des malades, menaçant leur subsistance.
Trente ans après la découverte virus du SIDA, nous avons plus que jamais les moyens de l’éradiquer. Le SIDA ne relève pas de la fatalité, mais de la responsabilité de chacun et de chacune et des choix politiques des dirigeant-e-s mondiaux. Ceux-ci s’étaient engagés dans le cadre des objectifs du Millénaire pour le développement à fournir un accès universel à la prévention contre le VIH, ainsi qu’aux traitements et aux soins d’ici… 2010 ! Alors qu’un tiers seulement des malades bénéficient d’un traitement, il est temps de passer des paroles aux actes.
Europe Écologie Les Verts milite pour faciliter l’accès aux soins de tou-te-s les malades, pour développer des actions communautaires de prévention et pour renforcer l’action internationale de la France. EELV rappelle ses principales revendications :
– la suppression des franchises médicales, qui précarisent encore davantage les malades, et des déremboursements de médicaments dits « de confort » pour les personnes séropositives ;
– la revalorisation de l’Allocation Adulte Handicapé, l’assouplissement des conditions d’accès de cette allocation pour les personnes séropositives et l’alignement du plafond de CMU-C sur l’AAH ;
– le renforcement des actions communautaires de prévention à destination des publics les plus touchées par les nouvelles contaminations : homosexuels, prostitué-e-s, migrant-e-s, personnes trans, toxicomanes ;
– le refus d’inclure dans la législation et les accords commerciaux internationaux des mesures entravant l’accès aux médicaments génériques abordables ;
– le doublement de la contribution française au Fonds mondial de lutte contre le SIDA, la tuberculose et le paludisme (le Royaume-Uni l’a annoncé en septembre) ;
– le refus en France et dans le monde de toute forme de dépistage obligatoire, de pénalisation de la transmission du VIH et de discrimination liée à l’état de santé (sérophobie).
Le SIDA, comme toutes les maladies, n’est jamais une affaire individuelle. Il doit être combattu collectivement. La lutte contre le sida, par les changements qu’elle implique, est l’un des marqueurs de la société écologique : ouverte, créative, solidaire, transparente et respectueuse de tous les choix de vie. Une société qui, trente ans après la découverte du virus du sida, se donne les moyens de s’en débarrasser, enfin. Restons en colère.
Jean-Philippe Magnen et Elise Lowy, porte-parole nationaux