Depuis trois jours, de violents affrontements entre des manifestants et les forces de l’ordre égyptiennes ont fait 26 morts et plusieurs milliers de blessés, dont 24 personnes tuées dans les rues du Caire. Au vue de la situation, ce lundi dans la soirée, le gouvernement d’Essam Charaf, nommé en mars par le Conseil suprême des forces armées (CSFA) afin de gérer les affaires courantes, a remis sa démission à ce dernier. Le CSFA n’a pour le moment toujours pas accepté la démission du gouvernement, bien qu’aujourd’hui était envisagée la nomination de Mohamed ElBaradei, ancien responsable de l’Agence Internationale de l’Energie Atomique (AIEA), comme nouveau Premier ministre.
A une semaine du premier tour des élections législatives (le 28 novembre), premières élections libres organisées depuis la chute d’Hosni Moubarak le 11 février dernier, cette sanglante répression de la part des forces armées est très inquiétante pour la suite du processus démocratique égyptien. Le CSFA a promis de remettre la totalité du pouvoir entre les mains des civils une fois le processus électoral achevé (suite à l’élection de la Choura- le Sénat égyptien, en janvier, puis du Président un peu plus tard), à une date encore indéterminée.
Une grande manifestation doit avoir lieu cet après midi même au Caire, sur la fameuse place Tahrir où tout a commencé, devant rassembler des dizaines de milliers d’opposants au régime, pour réclamer la liberté, la démocratie et la fin du pouvoir militaire. Parallèlement, des manifestations de soutien aux militants égyptiens se tiendront chaque soir de la semaine à Paris avant une grande manifestation unitaire ce samedi à partir de 15h (métro Ménilmontant).
Europe Ecologie Les Verts condamne fermement les exactions criminelles des forces armées égyptiennes, qui avaient pourtant su faire preuve de retenue à la chute du régime Moubarak. EELV réaffirme son total soutien aux militantes et militants égyptiens de la liberté qui ont réussi hier à faire tomber le potentat Moubarak et arriveront demain à faire reculer le CSFA. EELV appelle à participer à l’ensemble des manifestations contre un régime militaire qui n’a toujours pas accepté de rendre au peuple égyptien sa souveraineté.
Une réflexion au sujet de “Egypte : le pouvoir aux civils !”
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Le gouvernement civil est exigé par les Egyptiens : le bien dire est ce que je réclamais chez les verts. La parole civile est une parole libérée de toute logique préalable pour l’unique chemin d’un projet qui s’adapte avec la réalité par l’action : l’écologie doit d’abord parler et penser avant de se retrouver dans une logique d’union de la gauche. L’analogie entre les derniers propos de EVA JOLY et les évènements en EGYPTE caractérisent une reprise de l’écriture du présent contre la stagnation des paroles enlissées dans l’omnipotence des ententes avec le PS. Le PS doit autoriser une parole civile dans son programme ou alors renoncer à représenter la démocratie. Il y va de la crédibilité d’un programme commun qui pour le moment s’ajuste autour d’ un centrisme. Je m’étonne de surprendre des poids lourds du mouvement écologique dans la ressemblance avec ces gens qui sous l’emprise d’un imaginaire asséché, condamne la révolution verbale de EVA JOLY. Les vieux piliers du mouvement écolo résisteront-ils au renouveau du l’automne écologique ?