Alors que les Etats généraux de l’alimentation se sont clos le 21 décembre, Europe Ecologie Les Verts déplore le manque de volonté du gouvernement. Si les écologistes saluent la démarche du gouvernement, associant tous les acteurs et actrices concernés, ils s’inquiètent de l’absence d’engagements réels.
Les EGAlim devaient permettre de revoir notre rapport à l’alimentation, de sa production à sa consommation, pour plus de qualité et moins d’inégalités d’accès. Des 3 grands axes de ces EGAlim ne sont sortis que des généralités. Pas d’engagements chiffrés pour assurer la souveraineté alimentaire de la France, pas d’agenda pour promouvoir des choix alimentaires favorables pour la santé et respectueux de l’environnement, pas d’objectifs chiffrés pour réduire les inégalités d’accès à une alimentation de qualité et durable.
Au terme de 5 mois d’échanges biaisés qui ont vu nombre ONG quitter la table des négociations devant l’omniprésence des intérêts de l’agro-business, la copie rendue par le gouvernement est vide. Tellement vide que même le ministre Hulot s’est fait porter pâle pour ne pas avoir à cautionner une telle vacuité.
Pire, la promesse d’une augmentation des prix de l’alimentation dans les réseaux des supermarchés et hypermarchés devient la principale annonce de ces États Généraux. On est très loin des engagements du président Macron lors de son discours de Rungis qui promettait une remise à plat du système basée sur les besoins des producteur-es et consommateur-es. Entre les mots et les actes, encore et toujours, un fossé que la communication tente de combler alors que le gouvernement donne un coup de ciseau dans les aides octroyées aux exploitations en agriculture biologique.
Face à ces annonces, Europe Ecologie – Les Verts soutient les demandes de la Plateforme citoyenne pour une transition agricole et alimentaire qui attend que le gouvernement ouvre la gouvernance agricole, remette sur la table les 400 millions d’euros manquants pour les 3 ans à venir pour le maintien de l’agriculture bio, et qu’il annule définitivement la récente autorisation des deux nouveaux pesticides tueurs d’abeilles.
Le gouvernement se trompe quand il ne prend pas en compte une composante essentielle de l’agriculture, celle de la considérer comme système social et écologique. Le métier de paysan ne se résume pas à un rendement par hectare : il intègre dans sa dynamique un espace vécu et perçu, un attachement à la ferme, aux animaux, à un héritage culturel et une diffusion des valeurs de la terre de génération en génération d’une part et d’agriculteur à consommateur d’autre part.
Les politiques agricoles des dernières décennies ont progressivement abandonné la question de l’alimentation à l’industrie agroalimentaire. Le temps est venu de se réapproprier cette question et de poser les fondements d’une politique alimentaire ambitieuse, car notre santé est (aussi) dans notre assiette. Nicolas Hulot a annoncé que ces EGAlim n’étaient qu’une mise en bouche, les écologistes attendent de pied ferme une phase 2 qui affronte enfin les questions liées à la mise en oeuvre de la transition, ses coûts, bénéfices et agenda.
Julien Bayou et Sandra Regol, porte-parole nationaux