Ce matin même à Bruxelles, la police belge a procédé à plus de 500 interpellations et arrêté trois députés Ecolos lors d’une manifestation qui rassemblait des agriculteurs, des artistes, des militants et des citoyens qui souhaitent alerter l’opinion publique sur les dangers du Traité transatlantique (TAFTA) en cours de négociation entre les Etats-Unis et l’Union européenne. Pourtant, cette manifestation bon enfant souhaitait simplement alerter l’opinion publique sur les dangers que ce traité fait peser sur nos régulations environnementales, sociales et sanitaires. C’est tout simplement inacceptable.
En effet, la Commission Européenne négocie en ce moment même dans le plus grand secret un accord commercial avec les Etats-Unis. Cet accord prévoit que les législations en vigueur des deux côtés de l’Atlantique soit « harmonisées » pour faciliter le libre-échange, sous peine de sanctions commerciales pour le pays contrevenant, ou d’une réparation de plusieurs millions d’euros au bénéfice des plaignants. Si les gains attendus de ces échanges sont flous, les risques sont bien réels.
Pour EELV, la mobilisation contre ce traité doit être un enjeu majeur pour le prochain mandat des députés européens. Les élus écologistes ont été parmi les premiers à dénoncer les risques que ce traité fait peser sur notre avenir.
EELV dénonce en particulier la procédure qui permettrait à des multinationales de contester en justice des décisions prises par des Etats pour protéger leur populations ou l’environnement. Ainsi, Philipp Morris attaque l’Australie pour ses restrictions sur le commerce de tabac, l’Allemagne est poursuivie pour sa sortie du nucléaire et Novartis et d’autres laboratoires pharmaceutiques harcèlent juridiquement l’Inde pour qu’elle cesse de produire et exporter des médicaments génériques.
Demain, des multinationales pourraient forcer le gouvernement français à signer les permis d’exploitation de gaz de schiste ou à accepter les OGM ou l’importation de boeuf aux hormones ou encore du poulet à la dioxine.
Europe Écologie Les Verts réaffirme son opposition la plus ferme au traité TAFTA dans son ensemble : « Nous refuserons et combattrons toutes tentatives d’affaiblir les régulations nationales et européennes en matière d’environnement et de santé, de protection des travailleurs et des consommateurs et des données » explique Yannick Jadot, député européen
Avec TAFTA et sa zone de libre-échange élargie au détriment de tou-te-s, on est loin de l’Europe protectrice au fonctionnement démocratique pour laquelle se mobilisent les éccologistes.
Julien Bayou et Sandrine Rousseau, porte-parole nationaux