Un article de Mediapart a révélé que le ministère du Travail a dû intervenir en raison d’une “situation dangereuse” pour les ouvriers sur le chantier de l’EPR à Flamanville. Cette intervention inhabituelle est la conséquence de l’absence de réaction d’EDF face aux recommandations de l’Autorité de sûreté nucléaire.
EELV dénonce les atteintes au droit du travail perpétrées dans le cadre du chantier de l’EPR de Flamanville: des “charges sérieuses” de travail illégal pèsent déjà contre Bouygues qui aurait, selon la CGT, dissimulé ou minimisé jusqu’à 25% des accidents de travail en 2010. Bouygues doit d’ailleurs répondre devant la justice de l’accusation d’homicide involontaire pour la mort d’un salarié de 32 ans en juin 2011. Un recours au travail dissimulé de salariés roumains et polonais a aussi été constaté.
Le chantier de l’EPR a déjà englouti des milliards et nul ne sait quand il pourra être livré. Le dumping et la mise en danger des ouvriers sur le chantier découlent directement du prix de l’énergie nucléaire, qu’on veut nous présenter comme bon marché.
Au-delà de la sécurité des ouvriers, EELV réaffirme que le nucléaire sûr n’existe pas. Construire une nouvelle centrale nucléaire, c’est exposer la population au risque statistique d’un accident majeur.
EELV appelle à abandonner le projet EPR et consacrer immédiatement les sommes prévues pour l’EPR à l’investissement dans le développement des énergies renouvelables, dont les coûts de production sont décroissants contrairement au nucléaire. La France ne doit pas s’entêter à poursuivre la gabegie financière du nucléaire, mais faire comme ses voisins le choix de la sortie du nucléaire et du développement d’énergies d’avenir, dont le potentiel en création d’emplois est bien supérieur au nucléaire.
À ce sujet, EELV se félicite de la création d’une commission d’enquête sur les coûts de la filière nucléaire proposée par le groupe écologiste pour préparer les débats en 2014 sur la loi sur la transition énergétique.
Emmanuelle COSSE, Secrétaire nationale,
Sandrine ROUSSEAU, Julien BAYOU, Porte-parole