Pendant la campagne présidentielle, un consensus s’était dégagé autour de la nécessité d’une « révolution fiscale » et à tout le moins d’une réforme en profondeur, centrée sur la remise à plat de notre fiscalité pour la rendre plus lisible, plus utile et plus progressive donc plus juste.
Depuis 2 ans, en multipliant les improvisations, exonérations et aller-retours sur les questions de fiscalité, le gouvernement a accentué le caractère illisible et injuste de notre fiscalité. Au final cet ensemble de mesures prises séparément les unes des autres ne fait pas une politique fiscale.
En proposant de supprimer une tranche de l’impôt sur le revenu dans l’espoir de « donner le change » envers les ménages aux revenus moyens, le Premier Ministre repousse ce que son prédécesseur avait pourtant annoncé lors de son discours de politique générale : une grande réforme fiscale.
Aujourd’hui, moins de la moitié des ménages paient l’impôt sur le revenu alors que la Contribution Sociale Généralisée touche beaucoup plus de monde de manière indifférenciée. De leur côté les PME paient plus d’impôts que les grandes multinationales alors qu’elles contribuent plus à l’emploi. Le principe « pollueur payeur » n’en est qu’à ses balbutiements.
Pour EELV, plutôt que d’improviser sans cesse, le gouvernement devrait mener à bien le chantier si nécessaire de la remise à plat fiscale.
A défaut d’audace, un peu de pragmatisme ne ferait pas de mal : il y a tant à faire pour rendre notre fiscalité plus juste, plus écologique, plus rentable aussi en luttant véritablement contre l’évasion fiscale.
Julien Bayou et Sandrine Rousseau, porte-parole nationaux