Cet acte inqualifiable est la conséquence tragique de la dégradation constante, ces dernières semaines, de la situation en Palestine, notamment en Cisjordanie et surtout à Jérusalem-Est.
Depuis l’échec des « négociations de paix » sous l’égide de John Kerry, en raison de l’intransigeance du gouvernement Netanyahou sur l’arrêt de la colonisation, chaque jour qui passe voit de nouvelles destructions de maisons et d’autres édifices, terrains, vergers, installations agricoles, etc … appartenant à des Palestiniens, par les forces armées israéliennes et par les colons — qui bénéficient d’une complète impunité et agissent souvent sous la protection des unités de la police ou de l’armée israéliennes.
Il y a quelques jours, c’est une nouvelle fois une mosquée qui a été incendiée, vraisemblablement par des colons israéliens.
La semaine dernière, la marine israélienne a encore coulé un bateau de pêche palestinien près de Gaza.
De nombreuses arrestations de manifestants Palestiniens et des provocations insultantes se sont multipliées, notamment devant la mosquée Al-Aqsa, sur l’Esplanade des Mosquées et un peu partout à Jérusalem-Est.
Toutes ces manoeuvres et provocations israéliennes suscitent la colère légitime des Palestiniens et alimentent une insupportable spirale de la violence.
Les morts et les blessés Palestiniens se comptent par dizaines et des réactions palestiniennes ont également coûté la vie ou blessé des citoyens Israéliens.
En permettant ou en suscitant ces violences et ces actes de destruction et de provocation, lsraël se sait sûr de son impunité : annexions, colonisation, occupation n’ont guère à ce jour entraîné que des condamnations verbales sans véritables conséquences pour Israël, lequel se trouve ainsi conforté dans cette politique de fuite en avant aussi irresponsable que dangereuse.
Après la récente reconnaissance de l’Etat de Palestine par la Suède, premier Etat de l’Union Européenne à le faire, après les propos tenus publiquement par Federica Mogherini, Haute Représentante de l’Union Européenne pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, qui s’est prononcée dans le même sens, l’assemblée nationale française se prépare, à l’instar des Parlements britannique, d’Irlande ainsi que celui de la région Wallonie-Bruxelles, à voter en faveur de cette reconnaissance.
Il n’échappe à personne que cette intense campagne israélienne de répression, destruction et provocation en Palestine cherche à saboter l’initiative de l’Organisation de Libération de la Palestine (OLP) et de son Secrétaire général, Mahmoud Abbas, visant à obtenir une large reconnaissance internationale de l’Etat de Palestine.
Les Palestiniens demandent une prise de position claire du Conseil de Sécurité de l’ONU pour que cessent occupation, colonisation et annexion de territoires palestiniens, conditions indispensables pour que puissent enfin s’ouvrir de véritables négociations de paix.
Dans ce contexte, il est regrettable que la seule réponse que donnent les autorités israéliennes à ces démarches positives en faveur d’une perspective de paix juste et durable entre Palestiniens et Israéliens, soit un renforcement de la politique répressive, ce qui ne peut que développer la violence.
EELV, qui se félicite de la condamnation par Mahmoud Abbas, président l’Autorité Palestinienne, de l’agression criminelle à la synagogue de Jérusalem perpétrée par des éléments isolés dénonce le soutien apporté publiquement par des dirigeants du Hamas à cet acte inadmissible.
Europe-Ecologie-Les Verts renouvelle son soutien à la reconnaissance de l’Etat de Palestine comme préalable à la paix, et appelle les autorités israéliennes à cesser les destructions de domiciles et d’autres édifices palestiniens, à cesser la répression à l’encontre des Palestiniens en Cisjordanie, notamment à Jérusalem, et de faire sérieusement le choix de la paix – comme l’ont récemment encore préconisé Avraham Burg , ancien président de la Knesseth et Shimon Péres, l’ancien président de la république.
Dans ce contexte, Europe-Ecologie Les Verts appelle le gouvernement français à reconnaître l’Etat de Palestine, une décision qui, comme vient de le souligner Elisabeth Guigou, présidente de la Commission des Affaires étrangères à l’Assemblée nationale, constituera un geste éminemment positif en faveur de la paix.
Julien Bayou et Sandrine Rousseau, porte parole nationaux