Les inflexions proposées par le gouvernement sur la loi El Khomri ne sauraient corriger l’axe général du projet de loi travail. En lieu et place d’une flexisécurité, cette nouvelle mouture ne propose qu’une flexibilité aggravée pour les salariés, sans apporter aucune forme de réponse aux enjeux du travail aujourd’hui et à la protection des travailleurs quel que soient leurs statuts.
La manière même dont est menée la discussion révèle à quel point le dialogue social est en panne dans notre pays, puisqu’il faut des manifestations massives pour que le gouvernement daigne associer les syndicats de salariés et organisations de jeunesse à la construction du texte.
Néanmoins, ce texte vise toujours allonger le temps de travail sans augmentation de salaire, à faciliter les licenciements à moindre coût, et à permettre de faire primer les négociations d’entreprise plus favorables aux employeurs sur le droit du travail.
Une autre réforme du droit du travail est possible et souhaitable, pour réellement sortir la France et les Français du chômage de masse. Au cahier des charges du MEDEF, les écologistes préfèrent une logique de progrès social et de vivre-mieux par la réduction du temps de travail, l’instauration du revenu de base permettant d’assurer la dignité de chacun avec le lancement d’une étude de faisabilité, la création d’un million d’emplois par la transition écologique et des droits supplémentaires à la formation tout au long de la vie.
Julien Bayou et Sandrine Rousseau, porte-parole nationaux