Le Premier ministre a présenté mercredi 16 avril son plan d’économies de 50 milliards d’euros pour financer le pacte de responsabilité et réduire les déficits publics. Si les écologistes sont attachés à la création d’emplois et au souci de ne pas léguer des tonnes de dettes aux générations futures, ils estiment que ce plan d’économies est incompatible avec la transition écologique et sociale.
Au-delà des annonces encore imprécises sur les dépenses de l’État, les écologistes regrettent l’approche strictement comptable concernant les dépenses des collectivités locales. Si ces dernières ont augmenté ces dernières années, c’est avant tout parce qu’elles ont récupéré de nouvelles compétences et sont à l’origine de la majorité des investissements dans les territoires.
D’autre part, les écologistes déplorent le gel indifférencié des prestations familiales, celui du point d’indice des fonctionnaires et de la revalorisation des retraites : imposer à tous les mêmes restrictions est absolument contraire a l’esprit d’équité et de justice revendiqué par le Premier ministre. L’augmentation du RSA décidée par Jean-Marc Ayrault est même reportée. Ces économies vont donc frapper en premier lieu les ménages les plus fragiles sans s’attaquer aux dépenses antisociales et néfastes pour l’environnement, comme la niche diesel qui pourrait rapporter 7 milliards d’euros.
Injustes socialement, ces économies ne permettront en outre aucune réorientation de l’économie pour créer des emplois dans les filières d’avenir et réindustrialiser la France. En l’état, on continue à vouloir soutenir les entreprises de manière indifférenciée sans condition ni garantie. C’est l’annonce d’un immense gâchis qui a été confirmée ce mercredi matin par le Premier ministre.
Les écologistes demandent un changement de cap pour revenir sur les 50 milliards d’économie et engager la conversion économique et sociale de l’économie.
Julien Bayou et Sandrine Rousseau, porte-parole nationaux