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Discours d’investiture de Daniel Breuiller, réélu maire d’Arcueil

Conseil municipal du 29 mars 2014

Consulter le site de la Mairie d’Arcueil

 

Madame, Monsieur,

 

Je tiens à remercier les élus du Conseil municipal qui viennent de me reconduire dans cette belle fonction de maire.

Je veux saluer amicalement les personnalités présentes dans la salle dont le soutien et l’amitié me sont précieux.

Je veux enfin et surtout remercier en mon nom et en celui de la liste Arcueil Ensemble les arcueillais de la confiance renouvelée, élargie qu’ils nous ont témoigné :

En 2001 la liste que je conduisais (44,07%) élu au deuxième tour
En 2008 55,7% 1er tour
En 2014 61,8% et cela dans un contexte pourtant très défavorable à la gauche.

J’y vois la reconnaissance du travail fait durant les 6 dernières années. Il fut énorme et j’en remercie les élus sortants, ceux que j’ai aperçus dans la salle et les autres. J’en remercie aussi les salariés qui sous l’impulsion de leur direction générale mettent en œuvre les engagements pris.
(Saluer Marie-Pierre REYNAUD – P DEVEAUX- G BACHELEY –G VIAUD –S LABROUSSE – J F MARGUERIN –I DUMEZ – D RAYNAUD – P MIRVILLE et Denis WEISSER)
Je salue aussi C. DI GENNARO et Karim MAKOUF, nos désaccords furent patents mais je n’ai jamais douté de leur attachement à la ville.

Au-delà de la reconnaissance du travail fait, j’y vois aussi un enseignement qui pourrait être utile à la gauche au-delà d’Arcueil.

Ce résultat montre que la démarche citoyenne est une démarche efficace.

En décidant qu’aucune formation politique n’occupe une position hégémonique, nous faisons le choix de l’intelligence par ce pluralisme revendiqué ;
En élargissant notre liste à une moitié d’élus citoyens sans engagement partisan, nous reconnaissons, d’abord que la politique appartient à tout le monde (ce qui est la base de la démocratie trop souvent oubliée) mais aussi que l’on peut s’engager pour sa ville de mille façons.

Chaque élu, membre d’un parti ou non apporte ainsi à notre équipe une richesse supplémentaire.

Sans anticiper sur les résultats, à venir demain dans le pays, force est de constater que le premier tour de ces élections locales a adressé un véritable coup de semonce au gouvernement.

Il a à nouveau montré l’ampleur de la crise démocratique qui touche notre pays.

Cette crise que l’on sous-estime parfois n’est pas moindre que la crise sociale, économique ou environnementale.

Nombre de nos concitoyens ont perdu confiance en l’action publique et des conceptions poujadistes individuelles se développent en rejet à l’incapacité collective à résoudre les problèmes essentiels comme ceux de l’emploi, d’une meilleure répartition des richesses et du travail, d’une confiance à témoigner à la jeunesse ou encore de réponses aux problèmes d’éducation, de sécurité ou d’environnement.

La commune, malgré la proximité de nos concitoyens et malgré la visibilité et la matérialité de son action n’est pas à l’abri de cet éloignement. Le taux élevé d’absentions le montre.

Le sentiment que les politiques ne veulent ou ne peuvent rien changer est profond avec en corollaire celui qu’il n’est pas utile de participer.

C’est un paradoxe quand des peuples luttent pour avoir le droit de choisir leurs représentants, nous qui l’avons (depuis François Vincent Raspail pour les hommes) et depuis la libération seulement pour les femmes, de voir en France ce désintérêt grandir

Depuis longtemps, nous voulons par la démocratie participative redonner le goût de la politique et la certitude que chaque citoyen compte.

L’action municipale a obtenu ainsi de très importantes réussites, la consultation sur le PEDTR, ou les dizaines de réunion et les votes décisionnelles, ou sur les rénovations urbaines, ne se traduisant (pas pour autant) dans la participation électorale.

Cette démocratie participative n’en demeure pas moins essentielle et c’est le premier acte de l’action que nous conduirons : approfondir la démocratie locale et la vie des quartiers ;

Nous l’avons fait déjà pour élaborer nos engagements.

Nous avons ouvert la fabrique et près de 300 arcueillaises et arcueillais ont co-élaboré le programme que nous avons arrêté ensemble.

Permettez-moi de voir un lien très fort entre cette démarche ou chacun compte, ou l’on respecte les parcours et les identités singulières et collectives de toutes celles et tous ceux qui se reconnaissent dans la gauche, oui, je vois un lien très fort entre cette démarche et le résultat de la liste Arcueil Ensemble.

Chaque citoyen, chaque formation politique peut légitimement revendiquer notre succès.

Il appartient à tous, un proverbe africain dit « il faut tout un village pour élever un enfant » et bien il faut tout une démarche citoyenne pour construire un avenir commun car on ne dirige pas une ville seulement an nom de ses habitants, ni même sans eux, mais bien avec eux.

Un dernier mot sur cette campagne, dont sans doute j’écrirai un jour l’histoire. Ce fut une campagne faite de choses étonnantes avec une confusion savamment entretenues allant jusqu’à un sondage fallacieux sans commanditaire identifié.

Elle s’est achevée d’une manière immonde avec les derniers tracts du Front national.

Accoler mon nom, aux termes de corruption, de drogue ou de pédophilie, calomnier Anne-Marie Gilger et Marcel Trigon ce n’est pas du débat politique ;
C’est un vomi nauséabond qui tente de masquer une vacuité de propositions par l’infamie et l’injure.
La justice, je l’espère, condamnera les membres de la liste Arcueil bleu marine en tous cas ceux qui ne se désolidariseront pas de ces tracts.

Mais je voudrais soulever un paradoxe, voilà une formation politique qui fait de l’ordre et de la loi son crédo principal, et qui la viole en permanence, par exemple en faisant de l’affichage sauvage illégal dans toute la ville jusque sur la porte du cimetière ou des écoles et jusque la nuit pendant l’élection. Des citoyens m’ont rapporté avoir vu des adolescents tracter dans les boîtes aux lettres la veille de l’élection c’est-à-dire après la clôture de la campagne officielle !

Avant de vouloir imposer la loi aux autres, veuillez Madame et Messieurs la respecter vous-même.

Permettez-moi après ces digressions, qui m’ont paru nécessaire, d’en venir à l’essentiel de mon propos.

Les campagnes électorales permettent un échange plus intense avec nos concitoyens.
J’ai évoqué l’enjeu démocratique, je vous proposerai de délibérer pour créer, comme la loi nous y autorise, 2 postes d’adjoints rattachés à cette démarche de quartier.
Ces postes pour lesquels je proposerai les candidatures dans quelques instants prendront une grande importance : celle de poursuivre les innovations démocratiques et de garantir un lien permanent avec les quartiers.

Nous débattrons dans une prochaine séance de la création d’un conseil économique, social et citoyen dont la composition, pourrait rassembler des personnalités désignées par le Conseil et des citoyens tirés au sort, aura la responsabilité de suivre l’avancée des engagements municipaux, mais aussi, de se saisir des questions importantes sur lesquelles, elle pourra formuler des avis et propositions au conseil municipal, sur des questions comme la laïcité, la densification ou non de la ville, ou tout autre sujet.

Après avoir instauré les assemblées de quartier, voilà 20 ans, après avoir monté la Maison des solidarités, le droit de pétition, le referendum, les consultations, les groupes d’usagers, nous apporterons une nouvelle innovation démocratique avec ce conseil.. C’est l’un de nos 16 engagements.

Le deuxième axe de cet engagement démocratique portera sur le lien entre l’action municipal et les quartiers.
Je suis soucieux du risque de décrochage social qui existe. La solidarité ne tolère pas que l’on laisse un quartier s’appauvrir.
Nous proposerons donc un renforcement du lien entre l’action municipale et les 6 quartiers de la ville. Une priorité sera accordée à ce que l’on appelle les 4 cités, là où aujourd’hui sont concentrées le plus de difficultés sociale.

Un élu sera spécifiquement en charge de conduire un travail d’innovation démocratique et d’amélioration de la vie sociale sur le quartier des 4 cités.

C’est pour nous une priorité qui mobilisera toute notre équipe à ses côtés, comme nous avons su nous mobiliser depuis 15 ans sur le renouvellement urbain des quartiers Vache Noire et Chaperon vert.

Enfin, nous rapprocherons également les démarches de prévention, de médiation et de sécurité au plus près des gens, en appui du travail des quartiers.

Plus globalement, l’action municipale se déclinera autour de 4 axes :

Celui du développement maitrisé

– Le Grand Paris ne doit pas être un outil pour augmenter la spéculation foncière et l’éloignement des catégories moyennes et modestes mais au contraire un outil de réduction des inégalités territoriales, d’amélioration de la qualité de la vie, de rapprochement entre travail et habitat, de lutte contre la pollution et pour un meilleur environnement.

– C’est cette voix, celle du refus de l’hyper densification, et de l’exigence du respect de nos choix que je ferai entendre à nouveau dans la préfiguration de la métropole.
>La révision du PLU avec une attention autour de la future gare Arcueil-Cachan
>L’achèvement de la rénovation urbaine au Chaperon vert
>Les aménagements autour de l’hôtel de ville
>La réouverture de la Bièvre en seront les principaux axes.

– L’habitat et le logement constituent des enjeux essentiels, nous poursuivrons notre action pour apporter une offre diversifiées et de qualité de logements accessibles à tous. C’est un marqueur reconnu de nos engagements. Quand plus de 1000 arcueillais demeurent mal logés, c’est nécessaire, nous serons au côté d’Opaly (qu’une élue arcueillaise présidera), à commencer par la réhabilitation des 400 logements des Irlandais dès cet été.
>La transparence des attributions, la diversification des formes d’habitat, l’équilibre social des quartiers et la lutte contre la spéculation foncière, seront nos axes principaux.

Enfin, nous continuerons à agir pour le développement économique et l’emploi avec l’accueil de grandes entreprises mais aussi pour soutenir le commerce de proximité, l’artisanat, et aux PME qui doivent aussi être préservés de la spéculation.

Le deuxième grand axe concerne le cadre de vie apaisé et notre engagement pour les enjeux planétaires, pour la transition écologique.

– La géothermie en sera un axe majeur, mais aussi la généralisation des zones 30, une place renforcée et sure aux piétons et aux vélos, le renforcement de la nature en ville, le développement des jardins partagés.

– La campagne a montré une demande d’amélioration du cadre de vie.

– Des actions pour renforcer le civisme tant en termes de pédagogie que de verbalisations accompagnants notre action.

– Nous poursuivrons l’action pour les transports collectifs avec l’agglomération et à propos du RER B ;

– Je le dis tout net, sur ce sujet et d’autres, les mobilisations collectives et citoyennes seront sans doute nécessaires.

La sécurité a été au cœur de nombreux échanges. Notre ville a connu en 2013 les chiffres les plus bas de la délinquance des 5 villes rattachées au commissariat du KB, mais oui les trafics s’y développent et la délinquance existe.
Les réponses doivent marier éducation, prévention, médiation et répression.
Nous expérimenterons la vidéo surveillance, nous venons de le faire dans un parking d’Opaly.
Nous avons une bataille à poursuivre pieds à pieds pour obtenir les moyens de police et de justice qui font souvent défaut.
Mais nous prendrons aussi toute notre place dans la détection des difficultés, l’accompagnement des enfants et des jeunes, le soutien à la parentalité et la médiation.

Le troisième axe est celui de l’éducation et de la culture.

– Elles commencent dès la crèche avec l’ouverture de la crèche Paul Eluart dans quelques mois et un nouvel équipement à venir probablement pour la fin de mandat.
– L’éducation encore une priorité connue et reconnue de notre action avec plus de 40% de notre budget.
– L’ouverture, suite à la réforme des rythmes, d’accueil de loisirs le soir dans toutes les écoles élémentaires permettra d’offrir de véritables parcours éducatifs à un grand nombre d’enfants.
– Les partenariats avec le collège seront poursuivis pa,r les vacances, les parcours éducatifs, un environnement éducatif et culturel, nous voulons que chaque enfant s’épanouisse et que tous progressent.
– Vous savez l’immense richesse artistique et culturelle de notre ville. Elle doit être mieux révélée et partagée avec les arcueillais, ce sera un chantier de ce début de mandat.
– Je veux enfin confier que le cinéma Jean Vilar « ce cinéma que personne ne connait et qui passe des films qui n’intéressent personne » d’après un candidat, sera maintenu comme la galerie Gonzalez, la médiathèque, Anis gras, le Bahut, le conservatoire, les équipements sportifs, le soutien à la vie associative, au patrimoine et au travail de mémoire.
– Un nouvel équipement socio-culturel prendra place au Chaperon vert.
– La culture est l’apport des hommes aux autres hommes, nous revendiquons toute cette richesse, celle de l’Auvergne ou de la Bretagne mais aussi celle du monde et des histoires singulières de chacun.

Le quatrième axe est celui des solidarités.

– La refonte du Quotient familial
– Ces services du Centre de santé, ou de ceux en direction des personnes âgées et des personnes dépendantes, l’appui à la maison des solidarités, les bourses en tout genre, l’aide aux économies d’énergie, la réflexion sur une résidence logement, toutes nos actions seront marquées d’une volonté : conjuguer solidarité et citoyenneté, loin des conceptions d’assistanat qui nient parfois la dignité.
– Pour cela le CCAS verra son rôle renforcé.

J’ai conscience d’avoir été long bien que pas encore exhaustif.

Le mandat qui s’ouvre se déroulera dans un contexte de graves incertitudes.
– La loi créant la métropole rebat les cartes des ressources et des coopérations entre les territoires sans que personne ne puisse en mesurer les conséquences. C’est encore plus vrai aujourd’hui puisque la métropole pourrait connaître une majorité de maires de droite.
– L’aggravation de la crise sociale, économique ou environnementale exige que nous relevions de nouveaux défis.
– Les annonces de baisse de dotations aux collectivités sont de très mauvais aloi.

Et pourtant Madame, Monsieur, chers Collègues, j’ai confiance.
Confiance parce que nous savons où nous voulons aller.
Confiance d’abord en mon équipe.
Confiance en nos agents.
Confiance en notre coopération avec les villes sœurs, de l’agglomération, le Conseil général et le Conseil régional.
Confiance en notre histoire.

Une histoire de carriers, de blanchisseuses, d’immigrations, de solidarités ouvrières, de bourgeoisie éclairée.

Une histoire d’hommes et de femmes illustres, de F.V Raspail à Marcel Trigon en passant par M. C Vaillant Couturier, Berthollet, Laplace jusqu’aux acteurs de la VSB.

Une histoire d’artistes depuis la Pléiade aux artistes actuels en passant par E.Satie etJ. Gonzalez,

L’histoire de la lutte contre l’apartheid, une histoire de solidarité internationale, de bataille pour le droit au logement, à la qualité de vie, de dignité des femmes et des hommes de toutes origines

Cette histoire à des racines profondes qui donnent identité et vigueur à notre ville.

Confiance enfin, parce que la première richesse d’une ville, ce sont les hommes et les femmes qui y vivent, et que grâce à leur diversité, d’âge, de cultures, d’origines, de conditions sociales, mais aussi grâce à leurs engagements citoyens, associatifs, culturels, politiques, ils font d’Arcueil une territoire d’avenir.

Il nous appartient de le rendre possible.

Je vous remercie.

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