C’est une grande victoire qu’a remporté la mobilisation citoyenne internationale pour le climat, vendredi 5 juin. Le Parlement norvégien a en effet voté à l’unanimité le retrait des investissements du son fond souverain, le plus grand du monde, dans les entreprises minières et énergétiques engagées dans l’exploitation du charbon. Ce sont ainsi, selon les estimations des ONG, plus de 7 milliards d’euros investis dans 122 entreprises mondiales, dont des géants de l’énergie comme E.ON, RWE ou Enel, qui seront soustraits au financement des énergies fossiles dans le monde. Ce fond, constitué par prélèvement sur les revenus du pétrole de la Mer du Nord, devient ainsi l’investisseur le plus engagé dans le monde pour la sortie des énergies fossiles.
Cette décision unanime du Parlement d’un État aussi profondément lié à l’exploitation pétrolière que la Norvège, sous l’effet de la campagne internationale pour le désinvestissement des énergies fossiles portée par la plateforme citoyenne 350.org, confirme de façon éclatante que la mobilisation citoyenne pour le climat peut réellement faire bouger les lignes, et qu’il n’y a pas de fatalité à l’impasse des négociations internationales sur le climat. Après les retraits sous la pression des ONG environnementales, début avril, de trois banques françaises du plus grand projet charbonnier mondial en Australie, il y a là un puissant encouragement à poursuivre et amplifier la mobilisation pour faire de la COP 21, en décembre prochain à Paris, un succès pour le climat.
Car si les décisions de désinvestissement dans les énergies fossiles se multiplient et impliquent désormais des montants significatifs, le combat contre les subventions au pétrole, au charbon et au gaz et leur réorientation vers le développement des énergies renouvelables reste immense. C’est le sens de l’interpellation des chefs d’Etat à laquelle j’ai contribué au côté des écologistes des pays du G7 lors de son sommet d’Elmau la semaine dernière.
C’est aussi le sens des actions que les élu-es d’Europe Écologie-Les Verts veulent engager, comme l’ont fait nos élus municipaux parisiens avec la motion adoptée en mars pour le désinvestissement complet des énergies fossiles par la ville de Paris,
Oui la bataille du climat peut basculer sous notre pression à tous, les premiers succès du désinvestissement nous le confirment sans cesse : la mobilisation citoyenne donne des résultats. Voilà de quoi faire le plein d’énergie pour continuer à marcher ensemble pour le climat dans les mois à venir !
Emmanuelle Cosse, secrétaire nationale d’EELV