Malgré les réticences de plusieurs gouvernements, la Commission européenne doit publier sa proposition législative qui introduit des quotas de femmes dans les instances décisionnelles des entreprises. Les eurodéputés Verts/ALE ont écrit une lettre ouverte au président et à la vice-présidente de la Commission européenne, José Manuel Barroso et Viviane Reding, pour s’assurer qu’ils ne cèdent pas à la pression.
Malgré des années de rhétorique, le pourcentage de femmes dans les conseils d’administration des grandes sociétés européennes reste lamentablement bas et la part des femmes dans les organes de direction des plus grandes entreprises cotées en bourse est seulement de 14 %. Ceci n’est certainement pas dû à une pénurie de femmes qualifiées : en 2010, 60 % des diplômes universitaires dans l’UE ont été décernés à des femmes.
Des mesures contraignantes sont nécessaires depuis longtemps et il est urgent de remédier à cette inégalité flagrante. Pourtant, récemment, plusieurs gouvernements des Etats-membres ont tenté de bloquer la proposition législative que s’apprête à publier la Commission européenne à ce sujet. Au Parlement européen, les écologistes s’impatientent : « Les Verts sont favorables aux quotas imposés dans le cadre de la future proposition législative de la Commission et vont veiller à que cette proposition voit le jour », affirme Daniel Cohn-Bendit, co-président des eurodéputés Verts/ALE.
Le Parlement européen a, par le passé, déjà sollicité la Commission européenne pour l’établissement d’une législation contraignante en vue d’augmenter la représentation des femmes dans les instances de direction des entreprises (le rapport Kratsa-Tsagaropoulou sur les femmes et la direction des entreprises adopté le 6 juillet 2011).
Il faut donc passer à l’action : « La Commission doit entamer dès que possible un processus démocratique, et présenter une proposition officielle, et non des textes qui circulent de façon informelle si elle veut être crédible », poursuit Nicole Kiil-Nielsen, eurodéputée EELV, membre de la Commission Droits de la femme et égalité des genres. « Nous devons sortir du cercle vicieux où les femmes n’accèdent pas au pouvoir parce qu’elles ne l’ont jamais eu… Parce qu’elles ne sont justement jamais à ces postes, on ne pense même pas à elles lors de l’accession aux Conseils d’Administration. »
– Voir une copie de la lettre, cosignée par Rebecca Harms, Daniel Cohn-Bendit et Marije Cornelissen