L’Union européenne fixe un certain nombre de règles qui régissent nos modes de vie et protègent notre santé. Il y a une dizaine d’années, elle a ainsi défini des normes pour la pollution automobile : pour être homologuées et accéder au marché, les voitures doivent se soumettre à des tests pour vérifier qu’elles respectent ces normes.
Très rapidement, des experts et associations ont révélé les doutes qui planent sur la manière dont ces tests sont effectués. Profitant des conditions de laboratoire, les constructeurs obtiennent des résultats artificiels, qui ne correspondent pas à la consommation de carburant et d’émission de polluants en conditions réelles. Concrètement, quand vous pensez acheter un véhicule qui consomme 5 litres aux 100, il en consomme en réalité 8 ou 9. Cette supercherie est dénoncée de longue date par certains lanceurs d’alerte, mais c’est le scandale Volkswagen qui l’a récemment mis sous le feu des projecteurs.
Hier, le Parlement européen s’est prononcé sur une révision de ces normes et de ces tests. Las, malgré le travail des députés européens écologistes et sous la pression du lobby des constructeurs automobiles et avec la complaisance des Etats, une majorité de députés européens a refusé de remettre en question l’accord conclu entre les représentants des Etats européens. Ce dernier permettra que les tests soient réalisés sur route, mais multiplie par deux la tolérance vis-à-vis des dépassements d’émissions de polluants. Le dépassement des normes devient la norme !
Il s’agit d’une désertion en rase campagne qui fait passer les intérêts particuliers des constructeurs avant la santé des populations.
Le gouvernement doit agir et ne pas jouer double jeu en dénonçant Bruxelles d’un côté mais en soutenant les demandes de ses constructeurs automobiles de l’autre !
C’est pourquoi je demande à l’Etat français de saisir la Cour de justice de l’Union européenne pour revenir sur cette décision et protéger la santé de nos concitoyens.
Emmanuelle Cosse, secrétaire nationale d’EELV