Alors que la politique du gouvernement est de plus en plus remise en cause, la réponse du Premier ministre a été lundi matin de présenter la démission du gouvernement. Cette décision apparaît comme le raidissement d’un régime présidentialiste de plus en plus isolé.
Ce nouvel épisode illustre l’archaïsme d’une Vème République à bout de souffle : la concentration des pouvoirs dans les mains de l’exécutif étouffe le débat démocratique et l’élaboration collective des politiques publiques dans une majorité pluraliste et riche de sa diversité. La France n’a pas besoin d’autoritarisme mais de dirigeants à l’écoute des Français et de leurs représentants.
Dans toute grande démocratie, quand un remaniement s’opère ou qu’une alliance se prépare, le débat sur les priorités est menée de manière publique et sur plusieurs semaines pour que le gouvernement s’engage sur un projet partagé et cohérent et ne se résume pas à un nouveau casting.
Les écologistes regrettent que ce remaniement semble éloigner encore plus un changement de cap qu’ils appellent de leurs vœux pour réaliser une politique plus sociale et plus écologique, donnant la priorité à la transition énergétique et à un meilleur partage des richesses.
Plutôt que de s’obstiner dans leurs choix, le président et son premier ministre devraient entendre les nombreuses demandes d’un changement de cap de la politique économique, en France comme en Europe. Comme cela a été exprimé par le passé et par son Conseil fédéral, EELV rappelle que les écologistes ne peuvent apporter leur soutien à la mise en œuvre d’une politique économique qui donne la priorité aux réductions des dépenses publiques en les faisant porter en priorité sur les ménages.
Julien Bayou, Sandrine Rousseau, porte-parole nationaux