Il faut bâtir d’urgence une Europe qui protège
Comme les dirigeants des autres partis politiques français, nous avons rencontré aujourd’hui le Président de la République et le Premier ministre suite au référendum britannique.
Pour nous écologistes, le Président de la République ne peut se défausser de sa responsabilité. La situation dans laquelle se trouve aujourd’hui l’Europe, confrontée à la montée des nationalismes et à un rejet grandissant de l’Union, est largement due à la politique européenne déployée. Traité de Lisbonne, non renégociation du TSCG… autant de fautes originelles portées par nos dirigeants français et européens. Entre mondialisation débridée et nationalisme étriqué, il faut une troisième voie : c’est le projet écologiste.
Ce que démontre le Brexit, c’est qu’une vraie refondation est nécessaire.
Des mesures d’urgence pour l’Europe
Nous avons proposé au Président de prendre une initiative partagée avec les pays les plus peuplés de l’Union et avec les pays volontaires, notamment les pays du sud : convoquer une Convention, qui aurait pour objectif de remettre l’Europe sur les rails et revenir vers les citoyens.
1. Pour soutenir des industries européennes et investir dans un Green Deal, changer les traités :
– abandonner la règle de plomb budgétaire des 3 % de déficit
– sortir du dogme de la concurrence libre et non-faussée
– renégocier les dettes
2. Pour protéger l’emploi et l’économie européenne contre les délocalisations et la spéculation, donner des ressources propres à l’Union et créer un bouclier social :
– mettre en place de la contribution carbone aux frontières de l’Europe
– faire enfin la taxe sur les transactions financières
– lancer l’harmonisation fiscale pour une politique sociale plus juste
3. Pour retrouver notre souveraineté, protéger notre agriculture, notre alimentation, notre santé et nos ressources :
– abandonner les traités de libre-échange, TAFTA et CETA
– interdire les substances qui nuisent à la santé et à l’environnement : pesticides et OGM notamment
Une proposition pour la France
À l’échelle de la France, il faut mettre fin à la technocratisation du débat européen et lui redonner toute sa dimension politique et démocratique. Nous avons demandé au Président que la représentation nationale soit systématiquement associée à toutes les prises de positions et à tous les votes du gouvernement français à Bruxelles.
Vers une nouvelle Europe : une Constituante
Il faut revoir de fond en comble le fonctionnement de l’Union européenne : faisons des élections européennes de 2019 une Assemblée constituante.
David Cormand, secrétaire national
Sandrine Rousseau, secrétaire nationale adjointe, déléguée à la coordination politique, chargée des relations extérieures
Michèle Rivasi, députée européenne, cheffe de la délégation Europe Écologie au Parlement européen
Pascal Durand, député européen