En direct de Bruxelles
La Commission européenne vient de rendre publique sa future directive européenne sur la gestion des déchets radioactifs en Europe. Ce texte s’annonce comme un plaidoyer pour l’énergie nucléaire en Europe. Les eurodéputés Europe Écologie s’apprêtent à le combattre.
En Europe, quinze Etats-membres disposent de centrales nucléaires. Au total, 143 réacteurs ont été construits dont 58 sont situés en France. La question du traitement et du stockage des déchets radioactifs est source d’inquiétude pour les citoyens européens. Les manifestations de ces derniers jours lors du passage d’un train transportant une cargaison de déchets, du centre de retraitement de La Hague jusqu’à la mine de stockage de Gorleben en Allemagne, l’ont montré. Ce convoi contenait deux fois la radioactivité émise lors du seul incident de Tchernobyl. Pour rassurer l’opinion publique sur ce thème et imposer un cadre commun aux Etats-membres, la Commission européenne souhaite qu’une directive européenne voit le jour. Elle préconise un enfouissement toujours plus profond (300 mètres) des déchets nucléaires et veut faire payer les industriels du secteur.
Pour Europe Écologie, ces décisions ne permettront pas de résoudre la question lancinante des 1,8 million de mètres carré hautement radioactifs que nous aurons sur les bras en 2020 et qui resteront nuisibles pendant près d’un million d’années… Les eurodéputés ont immédiatement réagi à l’annonce de l’exécutif européen le 3 novembre dernier : « La Commission européenne veut donner l’illusion que l’UE s’occupe enfin des déchets radioactifs et que ceux-ci ont bel et bien une ‘fin de vie’ sécurisé, explique Michèle Rivasi. Or, il n’existe pas de solution satisfaisante pour gérer ces déchets dangereux. » « Le fantasme de la ‘renaissance du nucléaire’ en Europe est tout simplement irresponsable, poursuit Yannick Jadot. Il n’y a pas de consensus technique ou politique pour valider la solution de l’enfouissement des déchets. Le débat est loin d’être clos. » La Commission européenne ignore parfaitement la question du processus de décision et de la participation des populations au débat sur la gestion des déchets radioactifs. « Quand il est question du nucléaire, comme toujours, c’est l’opacité qui prime », conclut Yannick Jadot.
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