Ils tentent chaque jour de traverser les frontières pour fuir les guerres, éviter les balles et s’éloigner des persécutions dues à leur nationalité, origine ou religion.
Ils franchissent chaque jour les murs, les montagnes ou les mers pour garantir leur survie et celle de leur famille, dépouillés par des passeurs qui exploitent sans scrupule la misère humaine.
Depuis le début de l’année, 2800 réfugiés sont morts sur le chemin de l’Europe.
A la crise humanitaire s’ajoute une crise morale : tel est le triste constat d’un projet politique commun – l’Europe- aujourd’hui plombé par le retour des égoïsmes nationaux. Pire que l’indifférence et la léthargie, certains pays font le choix d’un retour en arrière : c’est le cas de certains pays de l’Est, comme la Hongrie, qui refusent catégoriquement de prendre leur part dans l’accueil des réfugiés.
Le retour des frontières en Europe est un anachronisme. C’est par la solidarité européenne et une politique d’asile commune que l’on retrouvera les racines du projet européen.
Mettons en place un système véritablement équitable et obligatoire de répartition entre réfugiés ; des voies légales d’accès à l’Europe pour que chacun-e emprunte une route sûre vers des lendemains meilleurs.
Remettons à plat la convention de Dublin, qui fait du premier pays d’accueil le responsable de la demande d’asile du réfugié et qui crée des déséquilibres insoutenables à l’intérieur de l’Europe en acculant des pays comme la Grèce ou l’Italie.
L’Europe est plus qu’un marché. C’est un idéal d’humanité.
N’ayons pas peur. De nombreux citoyens européens refusent les discours de haine et ouvrent déjà leur porte aux réfugiés.
L’Europe vit un moment crucial : elle doit réagir sous peine de perdre son âme et sa raison d’être, sous peine de revenir aux heures les plus sombres de son histoire.
Debout l’Europe !
Emmanuelle Cosse, secrétaire nationale d’EELV