Le consumérisme est devenu le maître mot de notre société productiviste. Les états, les décideurs nous incitent à consommer afin de soutenir la croissance ! Cette fameuse croissance qui nous dirige droit dans le mur. Un mur d’incohérences dont nos citoyens semblent remplir leur vie, conditionnée à assouvir le désir du moment. Cette incitation au consumérisme développe l’individualisme. Les conséquences socio-environnementales sont accrues par la mondialisation. Pour favoriser ce consumérisme, le capitalisme a inventé deux outils : l’obsolescence programmé ou non et le sur-usage.
Au XXe siècle, des chefs de très grandes entreprises ont imaginé qu’il serait plus profitable de limiter la durée de vie des biens de consommation : c’est l’obsolescence programmée. Des hommes et des femmes ont fait de longues études d’ingénieur pour consacrer leur temps à limiter la durée de vie des biens de consommation. Ainsi les ampoules à filament de tungstène virent leur durée de vie passer de 2500 heures avant la Seconde Guerre mondiale à 1000 heures. Les imprimantes disposent d’une puce électronique qui limite leur durée de vie. Les exemples d’obsolescence sont si nombreux. La mondialisation accentue le phénomène par la vente d’objets très bon marché et de qualité parfois déplorable, contribuant de surcroît à la désindustrialisation de l’Europe.
Dans le même temps tout est fait pour favoriser la surconsommation. Plus on consomme d’eau et plus le prix au mètre cube diminue. Si on achète du fioul de chauffage, la facture diminue au litre consommé lorsque l’on commande des quantités plus grandes. Tout est fait pour consommer plus. Nos décideurs actuels des deux grands partis traditionnels n’ont pas conscience de l’effet rebond, phénomène économique pervers. C’est pourtant l’une des conséquences envisageables d’une économie dite « verte ».
Pour limiter cette atteinte aux ressources naturelles terrestres, voire aux forces de travail, on incite par l’économie verte à des investissements économiques.
Or, chaque investissement peut être suivi d’un accroissement partiel de consommation en raison des économies réalisées. Par exemple: un investissement dans un système de chauffage performant peut inciter à augmenter la température de chauffage d’une habitation. C’est ce que l’on appelle l’effet rebond direct. De même quand le carburant n’est plus assez cher pour ceux qui ont pu investir dans des véhicules à très basse consommation, on est tenté de partir en voyage plus loin.
Les économies réalisées alors par des investissements peuvent aussi permettre de consacrer une part de ces finances à d’autres occupations « mangeuses » d’énergie. L’exemple le plus caricatural étant le voyage en avion réalisé grâce aux économies réalisées : c’est l’effet rebond indirect.
Or, cet effet rebond est particulièrement accessible à ceux qui ont les capacités financières d’investissement. Il accentuerait ainsi les différences sociales. C’est précisément un des points-clés que nous devons résoudre : par équité, par solidarité. Et éviter ainsi des critiques ou rejets portés par des lobbies politico-économiques. Ces
derniers communiqueraient contre toutes mesures de limitation, en prétextant qu’elles ne seraient pas accessibles aux plus démunis.
Arrêter, comme nous le souhaitons, avec la société qui jette, ce n’est pas interdire que chacun puisse consommer afin de satisfaire les besoins essentiels pour se nourrir, se vêtir, détenir un foyer et s’enrichir par la culture et l’éducation.
Aujourd’hui, nous n’avons encore pas mis en œuvre les propositions concrètes qui permettent de lutter contre cet effet rebond. Il est pourtant assez facile d’imaginer une facturation de consommation d’eau dont le coût au mètre cube augmente en fonction de la consommation. Il est possible de proposer un coût des heures supplémentaires qui augmente pour l’employeur, le motivant à limiter leurs usages. Nous le voyons, nous avons des propositions concrètes à inventer : déchets, énergie, transport, achats de bien matériels, mais aussi travail, protection sociale…
Depuis tant d’années nous n’avons pas réussi à mettre en œuvre un tel programme. Pourtant, il crédibiliserait notre capacité à être une alternative concrète et adaptée à la lutte du pillage des ressources planétaires.
Proposer des mesures efficaces, parfois évidentes, mais jamais mises en place. C’est l’objet de cette motion.
Nous souhaitons donc que notre mouvement se saisisse de ces questions pour lutter contre l’obsolescence, le sur-usage et l’effet rebond direct et indirect. Par le biais de nos commissions thématiques, par la réflexion de nos militants, dans les groupes locaux, au Conseil Fédéral comme dans l’ensemble de notre coopérative politique.
Lutter contre ces plaies du consumérisme que sont l’obsolescence et le sur-usage, c’est ancrer notre mouvement dans l’écologie non productiviste.
Porteur de la motion Thierry Pradier
Si vous souhaitez soutenir cette motion, merci de renvoyer le coupon scané pour la signature, rédigé en fin de texte, à tpra@laposte.net ou par courrier à Thierry Pradier, la Maugerie 72 150 Pruillé l’Eguillé.
Merci d’être vigilant au fait que seuls les soutiens inscrits avant vendredi seront admis.