La Secrétaire d’État aux droits des femmes a annoncé ce matin que la France ne soutient pas la directive européenne actuellement en discussion sur l’équilibre vie privée – vie familiale des parents et des aidants proches.
Premier pilier de mise en œuvre du Socle européen des droits sociaux proclamé le 17 novembre 2017, la directive européenne sur l’équilibre vie privée – vie familiale des parents et des aidants proches a été proposée par la Commission européenne et devait être discutée lors du prochain Conseil de l’Union européenne fin mai 2018.
Alors que les femmes sont les premières impactées par la charge des personnes dépendantes, la maternité et la gestion des enfants, en particulier lorsque les politiques publiques en la matière sont inexistantes ou insuffisantes, cette directive importante recommande un certain nombre de mesures d’égalité. Parmi elles, des droits d’absence rémunérés pour les aidant·es et une meilleure rémunération des congés parentaux.
Dans un contexte de forte inégalité au travail et d’une répartition inégalitaire des tâches domestiques entre hommes et femmes, les congés d’accueil de l’enfant sont un élément clé d’une politique d’égalité entre femmes et hommes. Ils doivent être plus longs, partagés à 50/50 entre les deux parents et mieux rémunérés. Europe Écologie – Les Verts propose une réforme visant à instaurer des congés de parentalité réellement partagés, composés d’un congé prénatal et postnatal pour la mère ; d’un congé d’accueil de l’enfant réparti entre chaque parent ; et d’un congé parental étant transformé en un crédit temps de trois ans indemnisé à 80 %, à utiliser jusqu’à la majorité de l’enfant et réparti à parts égales entre les parents ; ces congés devront être comptabilisés dans le calcul des retraites de manière rétroactive. Une telle réforme est l’un des piliers indispensables pour aller vers une société plus juste et vers plus d’égalité entre les femmes et les hommes et entre toutes les familles. La directive européenne va dans ce sens avec un congé parental de quatre mois pour chacun des deux parents et rémunéré à 50 % du salaire.
La France, qui est signataire du Socle européen des droits sociaux et se targue de faire de l’égalité femmes – hommes une grande cause du quinquennat, devrait d’évidence soutenir une telle directive. Le 25 mai, l’Autriche, opposée à ce projet de directive, prendra la présidence de l’Union européenne : il sera trop tard pour agir. Pays fondateur de l’Union européenne, la France peut faire pencher la bascule en adoptant une position forte pour l’égalité en Europe !
Europe Écologie les Verts demande au gouvernement français de revoir sa position et de soutenir activement la proposition de directive.
Julien Bayou et Sandra Regol, porte-parole nationaux