Barack Obama a présenté ce 25 juin son plan de lutte contre le réchauffement climatique. C’est en soi une bonne nouvelle, tant on attend depuis si longtemps des signaux positifs en la matière en provenance de Washington. EELV se réjouit ainsi que le président américain prenne enfin l’initiative sur un dossier qu’il avait délaissé lors de son premier mandat.
Lancer un grand programme de limitation des émissions de CO2 des centrales au charbon, principale source de pollution carbonique du pays, est une excellente démarche, pour autant qu’elle ne s’ensable pas au Congrès. Plus largement, mobiliser l’opinion publique américaine sur les enjeux de l’urgence climatique va évidemment dans le bon sens.
Il faudra cependant suivre ce que ce plan d’action apportera de neuf, dans le concret. Comme le soulignent les écologistes américains, le président américain doit faire œuvre de cohérence en matière énergétique et climatique. Ceci revient évidemment à ne pas autoriser la construction du pipeline Keystone XL. Ce projet a vocation à exporter de l’Alberta au Canada vers le Texas, aux Etats-Unis encore davantage de pétrole des sables bitumineux. Barack Obama a précisé qu’il ne devrait être autorisé qu’à la condition que le pipeline ne génère pas un accroissement des émissions de gaz à effet de serre. Or, une étude de Oil Change International a montré que la mise en activité de cet oléoduc engendrerait chaque année, l’équivalent des émissions de 37,7 millions de voitures…
Plus largement, le monde entier attend encore beaucoup des Etats-Unis sur le dossier climatique, et notamment dans les négociations internationales sur le climat dont le fiasco actuel doit beaucoup au positionnement de Washington. Quand les Etats-Unis accepteront-ils enfin de faire de l’ONU et de la convention-cadre sur les changements climatiques leur feuille de route en matière de réduction de leurs émissions ?
Comme le démontrent les événements météorologiques actuels, le dérèglement climatique a commencé, et il ne suffira pas de grand discours – « la maison brûle… » de Jacques Chirac – pour changer le cours de l’Histoire. Ces phénomènes vont encore s’accentuer si rien ne change vraiment. Le coût de l’inaction est et sera évidemment bien plus élevé que celui de l’action. A défaut de mesures radicales, ce des centaines de millions de réfugiés climatiques seront dénombrés d’ici 2050.
La France, qui accueillera les négociations sur le climat à Paris en 2015, doit donc jouer un rôle de leader pour remettre à l’agenda international ce sujet fondamental et pousser l’Union européenne à faire de même.
Au plan national, le débat sur la transition énergétique ou encore la fiscalité écologique sont autant de moyens d’agir. D’autant que lutter contre les changements climatiques, investir dans les économies d’énergie et les énergies renouvelables sont, en période de crise économique, autant de leviers pour doper le pouvoir d’achat et la création d’emplois.