Lors du G20, le Président de la République a déclaré qu’on « on ne peut prétendre lutter efficacement contre le terrorisme si on n’a pas une action résolue contre le réchauffement climatique ».
Cette déclaration a suscité bon nombre de sarcasmes.
Pourtant, le changement climatique est un “multiplicateur de menaces” comme l’a reconnu la Défense américaine. Et s’il n’est évidemment pas le seul ou même principal facteur, la sécheresse exceptionnelle connue en Syrie entre 2006 et 2009 a accentué les crises notamment alimentaires et renforcé les tensions dans la société.
Pour les écologistes, le raisonnement est bon. Les populations des pays en développement sont les premières victimes du dérèglement climatique alors qu’elles en sont les moins responsables. Cette injustice et les troubles que le dérèglement climatique génère, sécheresse, inondations, déplacements de populations… sont des menaces directes et concrètes pour la paix.
Les écologistes dénoncent toutefois le double discours du Président de la République. La conséquence logique du raisonnement devrait être l’accélération de la mise en œuvre des engagements pris par la France devant l’humanité toute entière à Paris en décembre 2015. En l’occurrence, si le sens global des annonces du plan climat est positif, on peut regretter des manques d’engagements précis, concrets et fixés dans le temps.
Surtout, plutôt que de convoquer un nouveau sommet international sur le financement dans quelques mois, la France doit mettre en oeuvre sans attendre la taxe sur les transactions financières qui peut tout à la fois réguler la spéculation et abonder à hauteur de milliards d’euros le financement de la solidarité contre le dérèglement climatique. Son abandon en rase campagne augure mal de la volonté du Président d’agir concrètement, au-delà des discours et coups de communication.
Julien Bayou et Sandra Regol, porte-parole nationaux