Ce ne sont pas les déchets qu’il faut enfouir, mais bien le projet Cigéo.
L’ANDRA vient d’annoncer « l’assouplissement » du calendrier de son projet CIGEO de stockage industriel en couche géologique profonde des déchets nucléaires à haute activité et vie longue. Ce faisant elle tient compte partiellement des conclusions du débat public (voir communiqué précédent d’EELV).
Fort bien, mais derrière l’ouverture apparente, tout laisse penser que l’ANDRA n’a pas renoncé à débuter la descente de colis de déchets nucléaires à compter de 2025. La différence résiderait dans simplement dans la création d’une « phase industrielle pilote » de 2025 a 2030 ou 2035 … Avant d’entamer le stockage industriel et son exploitation courante pour cent ans.
« Pour tout continuer il suffit de donner l’impression que tout change ! » L’ANDRA nous rejouerait elle une nouvelle version de cette scène bien connue ?
Tout le laisse penser.
De ce point ce vue, à la détermination de la filière électronucléaire à poursuivre au prix de quelques « assouplissements » son projet – y compris pour des raisons internationales – de stocker à terme en couche géologique profonde les déchets HAVL, il est nécessaire d’opposer la force de la loi qui ouvre des alternativeś et notamment celle de l’entreposage en surface, ainsi que la prise en compte, à l’aide de clauses de revoyure, de la volonté des citoyens.
La loi sur la transition énergique peut être l’occasion de recadrer le processus en prenant vraiment en compte les conclusions du débat public.
Ce mercredi 7 mai, auditionnée par la commission parlementaire d’enquête sur les coûts du nucléaire, la Directrice de l’ANDRA reconnaissait que le projet CIGEO « n’est pas mûr ». Pour Denis Baupin, député EELV de Paris et rapporteur de cette commission « Force est donc de constater que 50 ans après le lancement de la filière nucléaire, il n’y a toujours aucune solution en vue pour ses déchets. Ni le calendrier, ni les coûts, ni les conditions d un entreposage en sûreté ne sont connus. »
EELV rappelle qu’une autre voie que l’enfouissement est à privilégier : l’entreposage en sub surface à proximité des sites de production nucléaire, qui réduirait la concentration des risques, diminuerait les transports, et les nombreuses opérations à risque liées au retraitement et à la fabrication du MOX.
Pour Julien Bayou, co porte-parole d’EELV, « Le nucléaire sûr n’existe pas et il n’existe pas de bonne solution de stockage des déchets, aussi faut-il arrêter enfin d’en produire. »
Julien Bayou, Sandrine Rousseau, porte-parole nationaux