Au lendemain d’une nouvelle hausse du nombre de chômeurs, on apprend que pour le Président de la République, « il est impossible de retrouver le niveau de chômage de 2012 ».
Il s’agit d’une terrible déclaration qui rappelle celle de François Mitterand pour qui contre le chômage « on [avait] tout essayé » il y a plus de vingt ans. Aveu d’abandon des chômeurs, aveu d’impuissance, c’est également un terrible constat d’échec : ainsi la politique menée ne conduira pas à la baisse durable du nombre de chômeurs alors qu’on en compte 600.000 de plus qu’en mai 2012.
Pour les écologistes, plutôt que de se résigner à l’échec, il est impératif de changer de politique économique.
Selon la CFE CGC, le Crédit impôt compétitivité emploi constitue « un effet d’aubaine particulièrement rentable » pour les banques. Dès lors, il est incompréhensible que le Premier ministre puisse décider de reporter le bilan qui devait être fait cet été de ce dispositif particulièrement lourd pour les finances publiques. Sans contreparties en matière d’emplois ou d’investissements, les fonds publics n’alimentent donc que les profits des entreprises.
Pour les écologistes il est urgent de réorienter ces fonds vers le soutien aux PME et à la création d’emplois utiles et non délocalisables.
EELV rappelle qu’une réelle politique économique écologique permettrait selon les études de créer de 1 million à 1,5 million d’emplois dans les prochaines années : jusqu’à 700.000 emplois dans la transition énergétique selon NegaWatt, de 200.000 à 250.000 autres dans la réorientation de l’agriculture (agriculture bio et ago-éocologie) ou encore 200.000 via la réduction substantielle de notre consommation en ressources naturelles selon l’Institut de l’Economie Circulaire, sans compter ceux des services aux personnes (enfants-personnes âgées et loisirs notamment associatifs ou culture).
Par ailleurs, alors que tant de gens travaillent peu ou pas pendant que la population active occupée semble de plus en plus souffrir de stress au travail, troubles muscolo-squelettiques et burnout, la réduction généralisée du temps de travail constitue un des leviers de la sortie de crise et un des piliers de la société du vivre mieux que nous appelons de nos vœux.
Julien Bayou, Sandrine Rousseau, porte-parole nationaux