Après une année de manifestations contre la loi d’extradition proposée par la Chine, les Hong-Kongais continuent la lutte contre la loi dite de sécurité nationale votée à Pékin. Les revendications des Hong-Kongais sont légitimes et les enjeux sont forts : ils ne veulent pas subir le totalitarisme d’une oligarchie politique qui emprisonne et asservit des millions de citoyen·nes pour des raisons ethniques, religieuses ou politiques. Ils ne veulent pas qu’un parti unique ait accès à l’ensemble de leurs données, contrôle leurs moindres faits et gestes, censure leur parole, fasse disparaître ses opposants. Ils ne veulent pas que leur patrimoine culturel soit détruit au nom d’une idéologie, au profit d’un système économique liberticide et prédateur. Ils luttent pour les libertés fondamentales et l’État de droit sur leur territoire, pour un avenir démocratique et respectueux des droits humains. Pour la première fois, la commémoration de Tian An Men a été interdite à Hong-Kong ce 4 juin, alors même que la propagande chinoise fait rage pour réécrire l’histoire de cet événement tragique et crier au complot.
Pourquoi la France est-elle restée si silencieuse et l’Union Européenne si timide ? Certainement, en raison de la dépendance économique de la France et de l’Europe à la Chine, apparue criante lors de la crise du coronavirus. L’indépendance de l’économie européenne passe par la relocalisation des industries stratégiques, notamment la pharmaceutique et les télécommunications. Rester dépendant d’un régime totalitaire pour des industries essentielles réduit à l’impuissance la diplomatie française.
Ajoutons que les délocalisations industrielles, outre les dégâts sociaux afférents en Europe et en Chine, y ont entraîné la destruction de zones entières, des pollutions irrémissibles, de graves atteintes sanitaires pour les populations. Mais elles ont aussi transféré à la Chine leur responsabilité dans le réchauffement climatique. Relocaliser obligera ainsi notre continent à assumer les émissions de gaz à effets de serre qu’il a externalisées et à les limiter, enfin.
La France ne doit pas laisser les seuls États-Unis, qui s’érigent en adversaire systémique de la Chine pour des raisons de compétition économique, soutenir ce mouvement démocratique. La France doit utiliser tous les moyens de pressions pacifiques à sa disposition pour que la Chine respecte ses engagements internationaux concernant Hong Kong. Elle doit cesser de taire les exactions, contre les minorités, ayant cours au Turkestan Oriental, au Tibet, ou ailleurs. Le gouvernement français doit utiliser son poids aux Nations-Unies et en Europe pour faire baisser la tension entre la Chine et Taïwan.
EÉLV demande :
- que la France affirme clairement son soutien au mouvement pro – démocratique à Hong-Kong et accueille les réfugiés politiques Hong-Kongais ;
- que tout accord avec la Chine soit soumis à des exigences strictes de respect des droits humains . Cela vaut en particulier pour l’accord sur les investissements actuellement en cours de négociation entre la Commission Européenne et la Chine ;
- qu’aucun accord commercial ne puisse exister qui ne prenne pas en compte les dégâts sociaux et environnementaux comme ses conséquences sur le réchauffement climatique.
Alain Coulombel et Éva Sas, porte-paroles