L’annonce par les actionnaires coréens de STX de vendre les chantiers navals de Saint-Nazaire peut légitimement inquiéter les salariés, les sous-traitants et les élu-e-s du territoire malgré les propos rassurants tenus par Pierre Moscovici et Arnaud Montebourg.
La stratégie de STX est désormais claire, et on sait qu’elle est tout sauf industrielle. L’opérateur coréen cherche tout simplement à valoriser ses « actifs », notamment ses chantiers navals à Saint-Nazaire et en Finlande, pour réduire le poids de sa dette.
Il n’y a aucune justification industrielle derrière cette opération. Les « actifs » réels de l’entreprise, ses savoir-faire industriels et commerciaux, ses atouts de technologie, de R&D et de diversification vers les énergies marines renouvelables, et enfin les hommes et les femmes qui la composent, et tout le territoire de l’estuaire de la Loire, sont eux parfaitement hors du champ de préoccupation de STX et de la manipulation financière qui s’annonce.
Europe Ecologie-Les Verts et ses élu-e-s, très impliqué-e-s sur le territoire de Nantes/Saint-Nazaire, demande au gouvernement d’être en première ligne pour trouver un repreneur.
Ce repreneur doit être un acteur d’une stratégie industrielle durable et présenter des garanties dans la solidité de son engagement. L’Etat, actionnaire à hauteur de 33% par le biais du Fonds stratégique d’investissement (FSI), doit également protéger l’entreprise.
Au cas où aucun repreneur ne présenterait ces garanties, les écologistes plaideraient pour une nationalisation temporaire de sauvegarde. Ils avaient d’ailleurs été parmi les premiers à proposer il y a quelques mois une nationalisation partielle et/ou temporaire de cette entreprise, comme le prônaient aussi certains syndicats de salariés.
Pour EELV, il est par ailleurs urgent, de construire et de piloter des stratégies industrielles de coopération économique à l’échelle européenne, avec des outils puissants et des règles d’intervention efficaces et opposables aux dérèglements d’une économie financiarisée et mondialisée.
Et en s’engageant plus fortement dans la transition énergétique et le développement des énergies renouvelables, la France et l’Europe donneraient ainsi des débouchés concrets aux efforts de diversification des Chantiers navals de Saint-Nazaire dans les énergies marines, notamment l’éolien offshore.
Jean-Philippe MAGNEN, porte-parole
2 réflexions au sujet de “Chantiers navals nazairiens : pour une véritable stratégie industrielle”
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Je partage le diagnostic ainsi que les craintes émises. La question des constructions navales passent par une politique globale et européenne. Une filière en réseau de type Airbus mérite d’être étudiée avec la mise en place d’un consortium associant en 1er lieu les armateurs qui commandent, financent et utilisent les navires. Sans » commandes » il ne peut y avoir de projets industriels viables, juste des appels à des « financiers » type Vinci ou Aréva. Il faut oser le tour de table européen avec les armateurs qui ont besoin des ports et jouissennt des infrastructures pour faire leur commerce. L’Europe ne peut se limiter aux paquebots, elle doit s’intérer aux navires de charges et de servitudes. Le maintien des industries navales passe par un diversification et une politique de transition écologique de l’économie. Il est temps que les collectivités des villes portuaires, les salariés et leurs syndicats entrent dans un dialogue social associant leurs intérêts communs à un projet et une mobilisation.
Langue de bois chez STX.. Lors d’une réunion publique organisée à St Brevin (44) vendredi dernier sur le thème du futur parc éolien de Guérande, au PDG de STX France, présent au titre d’intervenant dans cette réunion, j’ai posé la question des conséquences sur l’éolien maritime de la mise en vente confirmée par FR3 le jour même du site nazairien. Réponse de l’intéressé (je résume) : « vous me voyez, je suis tranquille, je vais passer un bon week end. Le site STX n’est pas à vendre et n’est pas vendable. Je pense être mieux informé que les journalistes de FR3 » Sic…