Les écologistes, les associations de protection de la nature et de l’environnement, les syndicats, et bien d’autres organisations de la société civile le disent depuis longtemps : l’accord de libre-échange entre le Canada et l’Europe est nuisible à l’environnement et au climat.
Cette fois-ci, ce sont les experts choisis par le gouvernement pour évaluer l’accord qui l’affirment !Alors que les experts estiment « hasardeux » le bénéfice économique de l’accord, ils mettent en avant son aspect défavorable pour l’environnement.
Le CETA est nuisible à plusieurs titres : sur la capacité des États et collectivités à réglementer, sur l’impact du transport maritime, sur l’importation d’hydrocarbures extrêmement polluants… C’est tout particulièrement le cas des sables bitumineux, dont l’exploitation serait encouragée, alors que la France est en passe d’adopter le premier projet au monde d’interdiction d’exploitation d’hydrocarbures sur son territoire.
Enfin, l’accord nuirait à l’agriculture française et particulièrement aux éleveurs, déjà en proie à d’importantes difficultés. Les produits agricoles canadiens sont plus nocifs pour l’environnement et la santé : farines animales, antibiotiques, OGM, pesticides… les normes canadiennes sont au mieux moins exigeantes qu’en Europe, et au pire inexistantes !
Après l’Accord de Paris sur le climat, les fermes intentions affichées depuis le quinquennat, et les dramatiques conséquences du changement climatique déjà à l’œuvre, le gouvernement ne peut pas passer outre cet avis. Il serait inconcevable que la politique commerciale s’exonère de faire sa part. Ceci d’autant plus que d’ores et déjà, la protection des investisseurs et les acquis du secteur privé priment trop souvent sur la protection de l’environnement et des consommateurs.
Le CETA comporte par ailleurs de très nombreux défauts, aurait de graves conséquences sur l’emploi en France et en Europe, et n’a toujours pas été démocratiquement ratifié par les parlements nationaux.
À l’heure de la présentation par le gouvernement des « enseignements » de ce rapport, Europe Écologie Les Verts appelle le Président de la république à renoncer à l’application provisoire du CETA, et demande l’abandon du traité.
Julien Bayou et Sandra Regol, porte-parole nationaux