La question Catalane électrise depuis plusieurs mois l’Espagne, après des années de lutte pour l’autonomie d’une région forte d’une langue indépendante et d’une économie florissante. Indépendantistes et gouvernement central s’opposent autour de la nécessité de renforcer ou non l’indépendance de cette région. La volonté des autorités catalanes de sonder la population sur son avenir témoigne d’une volonté démocratique assumée dans les actes et doit être activement soutenue par l’Europe et la communauté internationale.
Dès lors qu’un peuple ou une nation – définie par une longue histoire, une culture originale, un territoire cohérent non-revendiqué par d’autres et une capacité d’auto-administration – veut pacifiquement choisir son destin, rien ne s’y oppose dans le droit international.
Pour exercer ce libre choix il n’existe pas d’autre moyen acceptable que la voie des urnes, sans violence et sans exclusive, à l’issue d’un débat public, long et pluraliste, respectant pleinement les droits fondamentaux, notamment ceux des minorités.
Quiconque par l’intimidation, l’interdiction ou la destruction s’oppose à ce processus ne respecte en rien les droits fondamentaux, dont ceux garantis par l’Union européenne, qui protègent notamment le droit d’opinion et le droit d’expression. Rien ne sert alors d’essayer d’enrober une telle rupture du pacte démocratique dans des arguments juridiques.
Dans ce contexte, la position du gouvernement espagnol ne semble avoir pour seul objectif que de délégitimer les revendications catalanes en provoquant volontairement, par une stratégie oppressive et de longue date, un climat de violence et d’insurrection.
Europe Écologie Les Verts soutient donc la position du parti vert catalan, Iniciativa per Catalunya Verds, qui s’est exprimé en faveur de la tenue de cette consultation : si le peuple catalan n’est pas intégralement pour l’indépendance, seule cette consultation permettra démocratiquement de déterminer qui des pro et des anti-indépendance sont effectivement majoritaires.
La vision écologiste de la construction européenne se fait sur la base des régions et euro-régions et en ce sens une république catalane pourrait parfaitement s’intégrer dans ce cadre démocratique continental nouveau et apaisé. Le gouvernement catalan, pro-européen et désireux de démontrer la volonté de solidarité qui accompagne sa démarche, a déjà annoncé qu’il voulait être contributeur net du budget communautaire (c’est-à-dire partager les richesses, celles d’une des régions les plus prospères d’Espagne), mais dans un cadre librement défini par lui et non par Madrid.
Aucune issue ne saurait être trouvée dans le climat actuellement entretenu par le gouvernement Rajoy. Europe Écologie Les Verts appelle donc le gouvernement français, qui affiche sur les tribunes sa volonté européenne, à passer des discours aux actes et à dénoncer les violences actuelles ainsi que l’acharnement de Madrid sur les indépendantistes.
Julien Bayou et Sandra Regol, porte-parole nationaux