Ce mardi 1er juillet, la police est intervenue pour arrêter les gérant·e·s de trois boutiques parisiennes qui vendent des produits à base de CBD, le cannabidiol, molécule non psychotrope issue du cannabis. Or, si la loi française interdit toute drogue, à l’exception de certaines comme le tabac ou l’alcool, le CBD n’étant pas reconnu comme drogue ne peut légalement y être assimilé.
Les produits saisis contiennent un taux de THC inférieur à 0,2%, le THC étant la substance psychoactive du cannabis, ces produits peuvent donc être légalement vendus.
Contredisant un avis de l’Autorité nationale de sûreté du médicament n’assimilant pas le CBD à un stupéfiant, le gouvernement ordonne via le Parquet la mise en examen des gérants de ces boutiques et requiert une inculpation pour « trafic de stupéfiants ».
La molécule de CBD, non létale et qui d’après ne crée pas de dépendance, est utilisée dans de nombreux pays de façon thérapeutique en substitution à des traitements chimiques aux conséquences parfois violentes sur l’organisme. En Allemagne, en Italie, en Angleterre, en Espagne, dans 15 états des États-Unis et bientôt au Canada, ces traitements alternatifs de la douleur sont légalisés et permettent aux malades de vivre mieux leurs maladies. Un état de fait qui ne convient en rien aux géants des industries pharmaceutiques.
La France qui est le pays qui compte le plus de consommateurs de cannabis (avec THC) et en même temps celui qui possède la législation sur les drogues la plus répressive d’Europe est aussi celui où ces politiques sont les moins efficaces : le taux de jeunes ayant déjà consommé du cannabis est presque deux fois supérieur à la moyenne européenne selon le rapport de l’Observatoire européen des drogues et des toxicomanies.
Preuve est donc faite que les politiques de répression, rétrogrades, ne permettent pas d’avancer sur la question. Europe Écologie – Les Verts qui milite pour la légalisation contrôlée des drogues classées « douces », au même titre que l’alcool ou le tabac, demande au gouvernement d’agir dans le respect de la loi et de cesser les instructions de poursuites judiciaires.
Cette action répressive contre le CBD se justifie d’autant moins que l’information sur ces produits mérite plus de transparence et qu’ils pourraient s’avérer un outil de prévention ou de substitution, de nombreux utilisateurs et utilisatrices y recourant pour diminuer leur consommation de cannabis.
Les écologistes demandent un débat serein et argumenté sur le cannabidiol et le cannabis thérapeutique.
Julien Bayou et Sandra Regol, porte-parole nationaux
Jacques Boutault, maire du 2e arrondissement de Paris