Alors que le projet de loi de transition énergétique est toujours incertain sur le fond des mesures proposées, on apprend dans le projet de loi de finances rectificative qu’une grande partie des crédits supprimés dans le budget 2014 de la Défense va être compensée par des coupes dans le budget prévu pour la recherche sur la transition énergétique et la ville durable.
Il s’agit d’une erreur et d’une faute stratégique.
Une erreur parce que l’armée ne peut pas voir son budget sanctuarisé. Au contraire, celui-ci doit être profondément revu;
Des économies peuvent et doivent être faites dans l’encadrement (armée de terre). Il faut également d’urgence revoir le soutien effréné à l’échec industriel que constitue le Rafale, soutien qui revient aujourd’hui à financer le groupe Dassault au mépris d’investissements plus stratégiques. Et bien sur revoir à la baisse les dépenses en matière de dissuasion nucléaire. Ainsi la suppression de la force aéroportée ou d’un sous marin nucléaire par exemple rapporteraient à court terme plusieurs milliards d’euros qui pourraient permettre de réduire les dépenses tout en améliorant l’équipement des soldats que l’on envoie au front, qui bien souvent doivent s’équiper à leur frais.
Une faute stratégique parce que ces crédits en moins dans un budget déjà notoirement insuffisant; celui de l’écologie, handicapent l’avenir.
La transition écologique, et notamment l’isolation massive des bâtiments, c’est créer de l’emploi non-délocalisable, réduire les factures des habitants en même temps que les émissions de gaz à effets de serre. C’est aussi le moyen de réorienter nos investissements et notre économie pour la rendre moins dépendante du coût de l’énergie.
Las, il est aujourd’hui clair que le pacte de responsabilité, en plus d’être coûteux et inefficace car non-ciblé, produit de l’austérité et enterre notre capacité d’investir dans l’avenir.
Julien Bayou et Sandrine Rousseau, porte-parole nationaux