Après sept mois d’incertitudes, la Première Ministre britannique, Theresa May vient de préciser les modalités de la sortie du Royaume-Uni de l’Union Européenne décidée à une courte majorité (51,89 %) lors du référendum du 23 juin dernier.
Le virage est des plus brutaux, conforme au souhait des plus fervents adeptes conservateurs du néo-libéralisme : sortie du marché unique européen pour permettre la fin de la libre circulation des personnes et le contrôle strict des frontières, fin de l’union douanière avec l’UE pour pouvoir négocier ses propres accords de libre-échange, particulièrement avec les États-Unis et la Chine, retrait de la Cour de justice de l’UE pour éviter que sa jurisprudence ne continuent de prévaloir sur le droit britannique.
Face à cette clarification brutale, qui privilégie le repli sur soi et le rejet des migrants aux vertus d’une appartenance à l’UE pourtant très avantageusement négociée, EELV appelle l’Union européenne à montrer un front uni et ferme pour défendre ses valeurs et acquis fondamentaux au cours des longues négociations qui s’ouvriront, après l’activation, fin mars, par Theresa May de l’article 50 du Traité de Lisbonne, afin d’éviter que le Royaume Uni ne puisse emporter les avantages sans les contreparties et ne pas encourager d’autres sécessions à l’heure où les populismes grimpent en Europe.
L’Union européenne devra favoriser toutes les options permettant le maintien en son sein de l’Écosse et de l’Irlande du Nord qui ont massivement voté contre le Brexit lors du référendum, et se retrouvent prisonnières de la décision de l’Angleterre et du Pays de Galles, démographiquement plus importants. Elle devra insister sur le maintien des droits actuels des trois millions de citoyen-ne-s de l’UE au Royaume Uni et des 1,7 millions de ressortissant-e-s britanniques dans l’UE. Elle devra s’opposer fermement aux menaces de transformation du Royaume Uni en en un paradis fiscal et insister sur le maintien des normes sociales et environnementales acquises au sein de l’UE.
Et surtout, elle devra se recrédibiliser aux yeux des peuples en réformant son fonctionnement dans un sens plus démocratique et en favorisant la dimension sociale de son projet, à l’opposé des politiques d’austérité qu’elle favorise aujourd’hui et qui provoquent son rejet.
Julien Bayou, Sandra Regol, porte-parole nationaux,
Marie Toussaint, déléguée à l’Europe