Lundi 16 avril, la présidente de l’Argentine, Cristina Kirchner, a annoncé sa volonté d’exproprier 51 % du capital de la compagnie pétrolière argentine YPF. Depuis sa privatisation en 1992, la compagnie est contrôlée par l’espagnol Repsol. Mme Kirchner accuse le groupe hispano-argentin de ne pas investir suffisamment en Argentine.
Le Parlement européen s’est fait écho de cette décision du gouvernement argentin. Les députés ont débattu sur cette expropriation. L’Argentine plaide « d’intérêt national » l’exploitation des hydrocarbures.
Catherine Grèze, députée européenne du Groupe Verts/ALE, Vice-présidente de la commission des Affaires économiques d’Eurolat, en charge d’un rapport sur le commerce de matières premières entre l’Union européenne et l’Amérique latine a déclaré :
« Voici un exemple de néolibéralisme effronté : des entreprises protégées par leurs Etats, détruisant les droits sociaux et environnementaux de la population argentine, et deux pays se battant pour le contrôle du pétrole au lieu de coopérer pour faire face au réchauffement climatique. Ne serait-il pas plus opportun d’investir massivement leurs ressources économiques, politiques et diplomatiques dans la promotion des énergies renouvelables et dans la réduction de la dépendance aux énergies fossiles. La question essentielle demeure celle du modèle énergétique et de développement que nous devons choisir !
Il est temps que le Gouvernement espagnol réalise que l’époque coloniale n’est plus et que Repsol n’est pas l’Espagne, et que l’Argentine n’est pas non plus le « Virreinato de la Plata » (nom de la colonie argentine sous l’Empire espagnol). L’Argentine en tant que pays souverain a le droit de décider de la gestion de ses ressources et de sa politique énergétique et doit pouvoir organiser un débat sans pressions médiatique ni internationale, bien qu’à l’époque, l’actuelle présidente argentine avait soutenu la privatisation d’YPF. Est-ce que ce secteur était à l’époque moins stratégique pour les intérêts argentins ? »