Un mode de scrutin confus et une réforme institutionnelle inachevée ont contribué à une mobilisation électorale bien modeste pour le premier tour de ces élections départementales nouvelle formule.
Néanmoins, on constate que la stratégie d’alliance UMP-UDI permet à la coalition de droite de réaliser un bon score situé autour de 35%. Nicolas Sarkozy parvient à tenir une alliance entre une UMP droitisée sans pour autant effaroucher l’UDI et les centristes.
Le Front national s’installe dans le paysage politique en présentant des candidat-es quasiment partout et en consolidant ses points d’ancrage électoraux. Si d’un point de vue comptable, du fait de la nomenclature du ministère de l’Intérieur et de l’alliance quasi générale UMP-UDI, l’extrême droite ne peut revendiquer la première place dans cette élection, son score moyen supérieur à 25% consolide son implantation dans toutes ses zones de force.
Le Parti socialiste subit un revers, en partie occulté par la nomenclature du ministère de l’Intérieur utilisée pour déterminer les nuances des candidatures. Ses scores se situent légèrement au-dessus des 20% lorsqu’il se présente sans partenaires.
Cette situation montre que le centre de gravité politique incarné actuellement par le Gouvernement n’est pas en mesure de permettre un rassemblement suffisant pour espérer atteindre une majorité.
EELV avait choisi de mettre en œuvre des stratégies différenciées en fonction des situations locales et des partenaires potentiels.
Sur les 1000 cantons où EELV présentait ou soutenait des candidat-es, 377 constituaient des candidatures autonomes soutenues par EELV. Dans ce cas de figure, le score moyen est de 9,7%.
450 constituaient des candidatures de rassemblement écologiste et citoyennes, en alliances avec au moins une composante du FdG. Dans ce cas de figure, le score moyen est de 13,6%
157 constituaient des candidatures en alliance avec le Parti socialiste. Dans ce cas de figure, le score moyen est de 27%.
15 constituaient des candidatures en alliance avec le PS et le PCF. Dans ce cas de figure, le score moyen est de 30,5%.
EELV aura des candidat-es titulaires présents au second tour dans 78 cantons.
Ces chiffres nous indiquent que les scores affichés par le ministère de l’Intérieur évaluant les résultats de EELV à 2% n’ont pas beaucoup de sens. Plus largement, comme EELV l’indique depuis des semaines, la nomenclature du ministère de l’Intérieur sur les nuances attribuées selon ses consignes aux candidatures constitue une entrave à la lecture des résultats.
La réalité des scores réalisés par les candidatures EELV est la suivante:
là où EELV était présent en tant que tel, les résultats se situent dans un étiage comparable, voire supérieur, aux dernières élections européennes.
Les alliances citoyennes, écologistes et solidaires avec tout ou partie du Front de Gauche laissent apparaître des résultats intéressants qui ne permettent pas pour autant à se qualifier au deuxième tour.
Les alliances avec le PS, ou mieux, avec le PS et le PC, permettent de réaliser des scores intéressants au premier tour, mais sans réserves de voix pour le second tour.
Pour le second tour, en tenant compte des situations spécifique locales,
EELV appelle à une mobilisation des électrices et des électeurs pour voter en faveur des candidat-es qui sont opposé-es à des candidatures d’extrême-droite.
EELV appelle à trouver les moyens d’un rassemblement le plus large possible pour permettre l’élection des candidat-es progressistes en lice face à des candidat-es UMP-UDI.
Enfin, le Président de la République doit entendre le message des Françaises et des Français, et tout particulièrement celui de celles et ceux qui ont permis la victoire en 2012.
Le rassemblement de la gauche et des écologistes, nécessaire dans les urnes et pour notre pays, ne peut être que le fruit d’un compromis politique.
Les scores du 22 mars démontrent que l’acharnement à vouloir imposer une ligne politique qui divise condamne l’ensemble de la gauche et des écologistes à l’échec.
David Cormand
Secrétaire national adjoint et délégué aux élections