EELV salue l’officialisation de la création de la Banque Publique d’Investissement, à travers la loi examinée par le Conseil des ministres ce mercredi 17 octobre. Cet outil de financement, indispensable, n’est toutefois pas encore suffisamment abouti dans ses objectifs et ses moyens. Or, la situation économique et sociale de la France requiert une Banque Publique d’Investissement très ambitieuse et mieux dotée.
Quelles missions ?
Le volontarisme du projet fait espérer que la BPI dépassera le seul accompagnement défensif de certaines entreprises ou le suivi au coup par coup de projets traitant de l’international ou de l’innovation technologique. La capacité de mobilisation financière de la BPI doit accompagner et soutenir une économie en mutation, car la transition énergétique et la conversion écologique ne peuvent plus rester à l’état de velléité.
La BPI doit très rapidement clarifier les critères d’accès à son financement en précisant les secteurs d’activité prioritaires, et en se gardant d’oublier les plus petits des acteurs, les TPE en particulier.
Quels moyens ?
Tel qu’annoncé ce mercredi, la BPI, détenue à parité par la Caisse des Dépôts et l’Etat, mobilisera 42 milliards d’euros d’engagements, à travers le Fonds Stratégique d’Investissement, CDC Entreprises et Oséo. Cette dotation n’est pas la hauteur des défis à relever et apparait trop faible pour relancer l’activité et réduire durablement le chômage. EELV demande l’affectation d’une part des fonds de l’Assurance-Vie vers le financement de l’économie. Une mesure solidaire, puisque cette épargne privée réglementée est défiscalisée et constitue un fort effet de levier : flécher seulement 3% de l’Assurance-Vie doublerait les capacités de la BPI !
Quel impact sur les territoires ?
La présidence des Régions dans les comités d’orientation va dans le bon sens, même si leur rôle restera limité. Toutefois, pour que la BPI soit suffisamment présente sur les territoires, le réseau Oséo n’y suffira pas, et celui de la Banque de France est en pleine restructuration. EELV recommande une réflexion territorialisée pour rassembler autour de la BPI et des Régions expertises financières locales et connaissance du terrain des PME et TPE.
Jean-Philippe MAGNEN, Porte-parole