Quelques mois après le décès tragique d’Adama Traoré, un jeune habitant d’Aulnay-sous-Bois a été très vraisemblablement victime d’un viol en réunion commis par des agents de police, avec une matraque. Cet évènement est d’une gravité extrême et de tels agissements ne souffrent d’aucune excuse.
Ce nouveau drame fait ressurgir le fossé profond qui sépare police et population dans les zones dites « sensibles » : dans nos banlieues, les forces de l’ordre et les habitant-e-s ne communiquent plus, et les incidents sont quotidien, témoins et facteurs d’une défiance qui rend impuissante l’action de la police.
Il faut prendre conscience des violences policières et de l’impact délétère des brimades du quotidien sur une population déjà reléguée économiquement et géographiquement. Le rôle de la police est la protection des personnes et des biens, pas de mener une guerre d’usure.
Ces agissements déplorables sont aussi la conséquence d’un racisme qui ne dit pas son nom, mais qui se manifeste dans les contrôles au faciès et dans les méthodes de la police. Il est inacceptable d’être plus ou moins contrôlé ou plus ou moins suspect selon sa couleur de peau. Pourtant, des mesures existent pour mettre fin à ces dérives.
C’est pour dénoncer ce mésusage organisé des forces de l’ordre et réaffirmer notre solidarité avec Théo et avec toutes les victimes de violences policières que nous appelons à manifester samedi, partout en France, à l’initiative de la LDH du CRAN, de SOS racisme, du Mrap, de la CGT et de la FSU.
Julien Bayou et Sandra Regol, porte-parole nationaux
Retrouve ici la liste des rassemblements en France : http://www.ldh-france.org/theo-les-autres-victimes/