Julien Bayou secrétaire national d’EELV était auditionné ce samedi par le Premier ministre dans le cadre des discussions sur la situation du pays en période d’épidémie.
Julien Bayou a rappelé que les écologistes s’opposaient à la politique du gouvernement, considérant que sa politique tourne le dos aux enjeux de justice sociale et de lutte contre le dérèglement climatique
Le secrétaire national a rappelé qu’il y aura à juger de la gestion de la crise en temps utile car les questions ne manquent pas : gestion des premières alertes, tenue du premier tour des municipales, stocks de masques, dépistages insuffisants, et la dramatique situation des seniors dans les EHPAD.
Dans cette période exceptionnelle, l’esprit de responsabilité prévaut : les écologistes abordent la période dans un esprit constructif pour garantir l’unité du pays mais vigilant pour protéger l’avenir. Le coronavirus doit être l’occasion d’un sursaut et d’un changement de cap. Il faut cesser d’ajourner la bifurcation sociétale qu’il faut conduire.
Le Président de la République n’a manifestement pas pris la mesure de la vulnérabilité de nos sociétés alors même que, quarantenaire pleinement informé des études scientifiques du GIEC, il n’a pas l’excuse de ses aînés.Si la situation est extrêmement difficile à gérer pour le gouvernement, il faut imaginer pire pour ses successeurs si cette crise n’est pas suivie d’un sursaut et n’est pas mise à profit pour réorienter notre économie.
Pour les écologistes, le coronavirus démontre de manière paradigmatique l’ampleur des transformations que nous allons devoir engager pour faire face au réchauffement climatique. Il nous faut réinventer nos valeurs, modifier nos priorités.
Aujourd’hui c’est la menace de la pandémie, demain d’autres crises, et le dérèglement climatique. C’est pourquoi les écologistes articulent leurs propositions autour du Green New Deal et de la réorientation de l’économie vers la satisfaction des besoins des personnes dans la limite de ce que la planète peut offrir.
Dans l’immédiat, les écologistes réclament :
– la mise en place d’un revenu d’existence (équivalent prime de Noël) pour les personnes privées de revenu pendant le confinement, et pour les personnes qui travaillent, qui hier étaient considérées comme variables d’ajustement, et aujourd’hui font que notre pays tient debout.
– un fonds d’aide au paiement des loyers pour éviter des dizaines de milliers d’expulsion de familles dans les prochains mois, et garantir que les propriétaires qui en dépendent touchent un loyer.
– une attention particulière à la dramatique question des femmes et enfants victimes de violence familiale, que le confinement empêche de prévenir. Plutôt que mettre les victimes à l’abri, il faut éloigner l’agresseur.
Et parce que demain se prépare aujourd’hui, les écologistes proposent que le plan de relance soit compatible avec l’Accord de Paris. En particulier, les écologistes accueillent très favorablement les premières propositions issues de la convention citoyenne pour le climat : rénovation thermique, circuits courts pour l’alimentation, réduction de la place de la voiture individuelle et développement des infrastructures de transports publics, sanctuarisation des espaces naturels… ces axes dessinent la métamorphose sociale et écologique de nos territoires, avec et pour les habitant-es.
Enfin, il semble absolument nécessaire que ce Green New Deal s’accompagne d’une fiscalité plus redistributive: à situation exceptionnelle impôt exceptionnel, en particulier pour les grandes fortunes et les assurances qui engrangent des profits indus pendant le confinement. Si les sommes peuvent sembler symboliques au regard des investissements en jeu, il s’agit bien que chacun contribue selon ses moyens, le consentement à l’impôt étant un des piliers qui tient notre société ensemble.
Ces propositions ont été développées dans un document à retrouver en ligne sur eelv.fr