Malgré les dizaines de millions d’euros qu’elle touche au nom du Crédit d’Impot Compétitivité Emploi, la chaîne de grande distribution a annoncé jeudi en comité central d’entreprise un plan de réorganisation qui supprimera, en net, près de 300 postes de travail sur trois ans.
Cet exemple illustre l’inefficacité, voire l’aspect contre-productif de ces cadeaux offerts à grand frais mais sans contrepartie ni conditionnalités aux entreprises. Sur les 20 milliards du CICE, Auchan devrait bénéficier de plus de 100 millions d’euros et reste rentable mais va supprimer 800 postes pour en embaucher 500. « Concrètement, l’Etat finance les indemnités licenciement des futurs chômeurs » s’indigne Julien Bayou. EELV soutient les syndicats qui s’opposent aux licenciements et fait sienne en particulier la revendication de la reconnaissance d’un « groupe » Mulliez pour faciliter le droit au reclassement.
Par ailleurs, cet exemple montre clairement que l’objectif de compétitivité du CICE est dévoyé : du fait de la structure de sa masse salariale, « le secteur du commerce est le deuxième plus gros bénéficiaire du CICE alors qu’il est protégé de la concurrence internationale et que ses emplois sont par nature difficilement délocalisables » rappelle Sandrine Rousseau.
EELV appelle à la refonte du CICE pour qu’il soit assorti de contreparties concrètes et vérifiables. En matière de commerce, EELV soutiendrait par exemple des exonérations ciblées sur le commerce de proximité et le développement de circuits courts, bien plus riches en emplois que la grande distribution dont Auchan est aujourd’hui un symbole terni.
Julien Bayou, porte-parole
Sandrine Roussau, porte-parole