Alors que le gouvernement ne cesse de communiquer sur son implication en matière d’écologie et à l’heure où notre pays s’éloigne toujours un peu plus des objectifs fixés par la COP 21, le Premier ministre a signé, le 24 décembre 2019, la déclaration d’utilité publique (DUP) du projet de liaison autoroutière de 16 km entre Thonon et Machilly en Haute Savoie. Ainsi, il passe outre l’avis de la Haute Autorité Environnementale qui avait exprimé de vives critiques et de sérieuses réserves en janvier 2018.
En effet, ce barreau autoroutier qui est à l’étude depuis plus de 30 ans relève de ces projets inutiles totalement anachroniques par rapport aux enjeux actuels :
– Les arguments « écologiques » mentionnés en faveur de ce projet sont tous contredits par l’étude d’impact qui annonce, notamment, une augmentation des gaz à effet serre jusqu’à 12%, dans un secteur géographique déjà très impacté par les échanges transfrontaliers avec la ville de Genève ;
– Les questions de santé publique sont totalement négligées dans ce projet, que ce soit les conséquences de la pollution de l’air sur la santé ou celles de la pollution sonore à proximité des villages.
De plus, comme l’indique l’étude d’impact, ce sont plus de 30 exploitations agricoles et 53 hectares de terres cultivables qui seront affectés par le projet, auxquels il faudra ajouter les espaces naturels (pour un total de 150 hectares).
Enfin, ce projet est d’autant plus inutile que le Léman Express, plus grand réseau ferroviaire régional d’Europe qui relie la France à la Suisse voisine, vient d’être mis en circulation et devrait désengorger une partie des voies de circulation du secteur.
Pour toutes ces raisons :
Europe Écologie Les Verts se réjouit de l’engagement et du recours de la ville de Genève contre le projet d’autoroute.
Europe Écologie Les Verts continuera à apporter son soutien aux associations locales qui se battent depuis des années contre ce projet inutile d’un autre âge, dans un département déjà fortement impacté par le changement climatique et où les sols naturels et agricoles disparaissent plus vite que partout ailleurs sous le béton des infrastructures.