Tribune de Claude Gourvil, sur le site EELV de Mayenne
Cet après-midi, 14 mars 2013, le tribunal correctionnel de Laval (Mayenne) a débouté la société Aprochim des accusations de diffamation qu’elle portait à mon encontre.
Ayant plaidé la bonne foi à l’audience du 10 janvier, la cour a donc reconnu celle-ci et a prononcé ma relaxe.
La société Aprochim, spécialisée dans la décontamination des transformateurs contenant des PCB estimait que j’avais porté atteinte à son honneur et à sa considération en tenant les propos suivants, publiés dans une tribune lors des dernières élections législatives : « L’exemple d’Aprochim à Grez en Bouère montre que, sans indépendance et sans transparence des contrôles, un industriel sans scrupule peut meurtrir tout un territoire pour engranger des profits honteux, mettre en danger la santé des riverains et de ses salariés, détruire l’économie vivrière locale. »
Je considère que cette entreprise et ses dirigeants se débrouillent très bien seuls pour porter atteinte à leur honneur et à leur considération.
Début 2011, la pollution de l’environnement par les PCB issus de cette usine a été révélée. Dans la foulée, plus de 500 bovins ont été euthanasiés car contaminés, une dizaine d’agriculteurs sont ruinés, des salariés et riverains sont malades et la consommation des aliments cultivés à proximité est considérée comme dangereuse. Ceux qui pratiquaient la vente directe ont perdu la confiance de leurs clients.
Tout en reconnaissant, contrainte et forcée, sa responsabilité, la société Aprochim s’est engagée dans une démarche d’intimidation envers celles et ceux qui osent prendre la parole pour dénoncer son comportement.
Journaliste, association, salariés sont encore aujourd’hui poursuivis pour diffamation par Aprochim, filiale de Chimirec, alors qu’elle-même est poursuivie pour fraude et mise en danger de la vie d’autrui. La région, l’Ademe, FNE, agriculteurs et associations se sont portées partie civile.
Par son délibéré, le tribunal de Laval reconnait donc le droit à l’expression dont Aprochim aimerait nous priver.
J’espère que ce jugement donnera le ton des autres procès, et j’apporte tout mon soutien à celles et ceux qui restent inquiétés parce qu’ils ont osé s’exprimer.
De même je pense à toutes celles et ceux, ruinés ou malades par la faute de cette entreprise et de ses dirigeants qui ont privilégié le profit au respect d’autrui.
Nous devons exiger que la société Aprochim répare les dégâts à la hauteur des préjudices, pour que les Hommes et le territoire concernés recouvrent un environnement sain et économiquement dynamique.
Au juge, j’ai déclaré qu’il dirait si j’avais le droit de m’exprimer comme je l’ai fait, mais que pour ma part, j’estimais en avoir le devoir et que j’étais fier de l’avoir fait, car c’est l’honneur de l’engagement politique et notre rôle de nous emparer de la parole confisquée.
Aujourd’hui, je suis soulagé de cette décision, même si je n’ai pas sollicité l’absolution de la cour.
Je serai heureux lorsque justice sera rendue à toutes celles et ceux qui, bien plus que moi, souffrent quotidiennement de cette situation.
Le combat continue !
Claude Gourvil
Conseiller général de la Mayenne
Adjoint au maire de Laval
Ex candidat EELV aux dernières législatives