Au lendemain du défilé sur les Champs-Elysées de soldats tchadiens, maliens et français ayant combattu ensemble lors de l’opération Serval au Mali, Europe Ecologie les Verts (EELV) constate le lourd tribut payé par l’armée tchadienne : probablement plusieurs centaines de morts lors d’âpres combats dans des espaces désertiques où l’armée française n’a pas voulu se risquer. EELV apporte son soutien aux familles de ces soldats, qui en nombre réclament encore le retour de la dépouille de leur parent mort au combat. EELV souhaite qu’en temps venu le déroulement peu connu de cette guerre soit mieux documenté, afin de déterminer s’il a donné lieu à des violations des dispositions du Protocole additionnel aux Conventions de Genève de 1977 sur les droits des combattants d’une armée non régulière.
EELV s’inquiète aussi du sort d’autres victimes, de plus en plus nombreuses au Tchad depuis que le président Idriss Déby a décidé de réprimer la grogne suscitée dans son pays par la dureté de la guerre au Mali. Depuis le 1er mai, on ne compte plus les arrestations arbitraires et expulsions de députés, militaires, écrivains, journalistes… Plusieurs cas de torture et d’assassinats sont également répertoriés. Dans ce moment d’une extrême dureté, EELV apporte son soutien au peuple tchadien et condamne les violations des droits humains dont il fait l’objet.
La France devrait appeler le Tchad au respect des droits humains. Outre les nécessaires relations au plus haut niveau de l’Etat, elle devrait recevoir des membres tchadiens de l’opposition et de la société civile, afin de favoriser dans ce pays un dialogue national apte à faire baisser le niveau de violence politique. Le combat commun des soldats français, maliens et tchadiens pour le retour de la démocratie au Mali perdrait en effet tout son sens s’il se soldait durablement par un durcissement de la dictature au Tchad.
Jean-Philippe Magnen, Elise Lowy, porte-parole