EELV s’étonne des annonces faites par le Premier ministre ce matin : depuis plus de trois ans que M. Hollande a été élu, il est regrettable de devoir attendre les 10 ans des révoltes de 2005 pour enfin entendre le gouvernement promettre d’avancer pour plus d’égalité entre les territoires.
Au vu des mesurettes annoncées, ces annonces confinent à l’hypocrisie la plus complète.
S’agissant du respect de la loi SRU, renforcée par la loi ALUR portée par Cécile Duflot en tant que ministre du logement, si les mesures vont dans le bon sens, nous attendons leur concrétisation et notamment plus de fermeté de la part du gouvernement et des préfets à l’égard des maires délinquants qui refusent d’appliquer la loi de la République.
Les testings pour lutter contre les discriminations à l’embauche sont bienvenus même si tardifs. La campagne promise ne saurait cependant pas faire oublier les récentes manoeuvres du gouvernement pour enterrer le cv anonyme. Ni le fait qu’en matière de discriminations, le gouvernement préfère se pourvoir en cassation plutôt que de reconnaître, d’assumer et réparer la « faute lourde » reconnue par la justice dans le procès historique mené par le collectif Stop au Contrôle au Faciès contre l’Etat.
Quant aux « caméras-piétons », on ne sait s’il s’agit d’une diversion ou d’une chère plaisanterie : à 1000 euros pièces, elles peuvent être allumées ou éteintes par le policier. et comme pour les caméras de vidéo surveillance, aucune garantie n’est offerte aux citoyens pour y avoir accès.
EELV maintient que la meilleure manière de lutter contre les contrôles au facies est de mettre en place le récépissé, moins cher et plus efficace, conformément à l’engagement du candidat Hollande.
Au final, ces mesurettes sont bien loin de pouvoir contrer « l’apartheid territorial, social, ethnique » que dénonçait le Premier ministre encore récemment.
Julien Bayou et Sandrine Rousseau, porte-parole nationaux